
© Maxime Gonzales/ RTL Luxembourg
Les choses se compliquent sur le marché du logement. Alors que l'activité est au plus bas dans le domaine des ventes, les loyers ont entamé une forte hausse dont on ne pourrait pas voir la fin. Entretien avec Jean-Nicolas Montrieux, PDG d'Inowai Group et partisan d'une discussion ouverte avec le gouvernement.
De mal en pis sur le marché de l'immobilier? Avec des taux d'intérêt qui n'en finissent plus d'augmenter, des prix qui continuent leur dynamique haussière et des acheteurs qui voient leur pouvoir d'achat diminuer, beaucoup de résidents n'ont plus d'autre choix que de se tourner vers la location.
Et les effets se font déjà ressentir: les loyers ont augmenté de 8% en douze mois d'après l'Observatoire de l'Habitat. Une hausse inhabituelle qui s'explique par l'explosion de la demande sur le marché de la location. "Il y a lieu de s'inquiéter" commente Jean-Nicolas Montrieux, CEO de l'agence Inowai.

Jean-Nicolas Montrieux, directeur général et partenaire d'Inowai Group
"Le marché de la vente est complètement figé", confirme le directeur général du groupe qui rappelle, par la même occasion, que le parc locatif a ses limites. D'après lui, "les loyers sont déjà en train de flamber"et la situation pourrait vite se dégrader.
-> À lire aussi: Marc Giorgetti: "Le marché du logement est complètement à l'arrêt"
"La réponse du marché locatif est beaucoup plus rapide que celui de la vente (...)", prévient Jean-Nicolas Montrieux. "Ça peut très vite s'enflammer", ajoute le chef d'entreprise qui considère qu'une hausse importante des loyers serait "socialement inacceptable".
Pour éviter que la situation se complique, il est d'avis qu'il faut "relancer la machine" de la construction en encourageant l'investissement via des incitatifs fiscaux. Le cœur du problème, il en est convaincu, c'est la hausse "brutale" des taux d'intérêt. Mais c'est un paramètre qui ne semble pas près de changer.
C'est pourquoi il est d'avis qu'il faut agir en activant d'autres leviers. "Il faut redonner des garanties aux investisseurs" avec, par exemple, un retour de l'amortissement accéléré à 6% et éventuellement "se tourner vers des investisseurs professionnels". "Il faut motiver les gens à acheter", insiste-t-il.
-> À lire aussi: "Le marché est en chute libre": Les constructeurs tirent la sonnette d'alarme
Sans intervention du gouvernement luxembourgeois, Jean-Nicolas Montrieux est convaincu "qu'il y aura de la casse" sur le marché de l'immobilier. "Pour le moment on n'a pas recouru" au chômage partiel assure-t-il en expliquant qu'il le doit à la diversification des activités du groupe Inowai.
Cependant, il admet que "si ça dure, il faudra prendre des décisions". Dans ce contexte, il plaide pour une discussion entre le secteur privé et les acteurs publics. "Il faut se mettre autour de la table" martèle-t-il en ajoutant "on est disponible et on peut se remettre en question".