Succès des pelletsL'essor du bois de chauffage, une menace pour les forêts?

RTL Infos
Tout le monde sait à présent que se chauffer avec des pellets n'est pas plus avantageux. Mais qu'implique l'essor du bois de chauffage pour nos forêts?

La demande de granulés de bois augmente et en même temps, en raison de la guerre en Ukraine, il y a une pénurie de bois bon marché en provenance de cette région d’Europe de l’Est, bois dont l’origine n’est pas toujours claire.

Ici à Bissen, les pellets sont produits à partir de bois massif, de sciure de bois et de copeaux. L’écorce est d’abord retirée des troncs d’arbres avant qu’ils ne soient hachés et séchés. En fin de processus, les granulés sont pressés à haute pression dans leur forme typique. 270 tonnes de pellets sortent d’ici chaque jour à destination des chauffages luxembourgeois.

Le bois serait du bois de rebut, c’est-à-dire des résidus qui subsistent à la fin de la cascade de production. En plus, il s’agirait encore d’une production locale, comme l’explique le gérant de l’usine, Patrick Barbedor.

Le bois que nous recevons ne peut être utilisé pour rien d’autre que la production de granulés. Il est tordu, il est malade, il est trop fin, trop épais - cela signifie que vous ne pouvez pas en faire des meubles ou des palettes. Autrement cela aurait été hors de prix.”

Cela semble logique, mais qu’implique l’essor des pellets pour nos forêts?

Les arbres sont importants pour le climat, ils rafraîchissent, absorbent le CO2 et produisent de l’oxygène. Mais le poumon vert tousse déjà, comme le montre le récent rapport forestier. 62% des arbres examinés étaient fichus. Roger Schauls, biologiste et vice-président du Mouveco, est sceptique quand il s’agit de chauffer des quartiers entiers avec des granulés de bois. Il se demande si on dispose d’autant de bois issu de la production locale pour produire de telles quantités de bois de chauffage.

En ce qui concerne le concept de bois de rebut, c’est une affaire de définition. C’est comme pour la viande: là où, avant, une variété de bons et de moins bons morceaux était vendue, il n’y a plus aujourd’hui que du filet ou de la viande hachée, explique Marc Parries, un ancien garde forestier:

Le gâteau de la récolte ne grossit pas. Nous devons en être conscients. Et si nous procédions intelligemment, nous veillerions à ce que la part du gâteau avec laquelle nous faisons vraiment quelque chose d’intelligent, c’est-à-dire des charpentes, des meubles, des escaliers, que cette part devienne aussi grande que possible.

En particulier parce que là, le CO2 est stocké dans le bois pendant une durée nettement plus longue et ne retourne pas immédiatement dans l’air, comme lors de la combustion. Pour le célèbre garde forestier allemand Peter Wohlleben, les gens sont trompés en ce qui concerne la production de pellets:

“Ces résidus ont été utilisés pour autre chose dans le passé, sinon chaque scierie des dernières décennies aurait eu d’énormes tas de sciure de bois dans sa cour, alors on en a fait des panneaux d’aggloméré et tout ce qui était possible, et si vous faites maintenant de ces choses des pellets, les fabricants de panneaux d’aggloméré vont devoir s’acheter du bois issu de forêts. Donc pour faire court, on puisera de plus en plus dans la forêt directement pour la production de pellets, et cette histoire d’utilisation en cascade, toutes les personnes impliquées savent qu’au mieux, cela ne fonctionne pas du tout.”

Une question de priorité donc, car ce qui passe par la cheminée ne peut plus être utilisé par la suite.

Le reportage de nos collègues de RTL en luxembourgeois:

Pellets - D'Rechnung geet net op
Dass Hëtze mat Pellets net méi gënschteg ass, ass mëttlerweil gewosst. Mä wat bedeit de Boom vum Brennmaterial Holz fir eis Bëscher?

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