Toujours plus de mondeLes pompiers luxembourgeois beaucoup plus sollicités l'an passé !

Pour le Corps grand-ducal d’incendie et de secours (CGDIS), l’année 2021 “entrera dans l’histoire”, assure Lydie Polfer, bourgmestre de Luxembourg et présidente du conseil d’administration du CGDIS. Comme l’année du déménagement de ses troupes vers l’immense Centre national d’incendie et de secours de 40.000 m2 au Ban de Gasperich, à deux pas de l’A3.

Avec le moment “très émotionnel” du départ en cortège de la caserne des pompiers professionnels de Luxembourg de la route d’Arlon vers le CNIS. Même si la “plus belle caserne d’Europe” a officiellement été mise en service par le Grand-Duc en mai 2022. Le bâtiment de 40.000 m2 regroupe aujourd’hui l’État-Major du CGDIS, le 112 (le central des secours d’urgence), la formation et le centre de secours de Luxembourg-Ville.

“Tout ce que nous faisons, nous le faisons dans le même but: permettre à l’aide d’arriver en 15 minutes partout dans le pays (102 communes), comme fixé par le gouvernement dans le PNOS”, le Plan national d’organisation des secours, a rappelé Lydie Polfer lors de la présentation du rapport annuel 2021 du CGDIS ce jeudi matin.

Mais, tous les responsables en sont conscients: “L’ambitieux objectif de couverture territoriale s’étalera sur les 10 ans à venir”, sous-entendu ne sera pas forcément atteint en 2025 comme le fixe le PNOS, explique Alain Becker, vice-président du CGDIS.

RECRUTEMENT COMPLIQUÉ

Une couverture territoriale qui implique “que nous devons aussi recruter plus de personnel pour que suffisamment de pompiers soient disponibles en journée afin que les ambulances puissent sortir vite et n’importe où”, résume explique Alain Becker. L’objectif affiché est de trouver 50 nouveaux pompiers par an jusqu’en 2025. Un recrutement quasi permanent donc mais qui ne roule pas comme sur des roulettes.

En effet, “il reste actuellement entre 30 et 40 postes vacants et cela même après deux sessions de recrutement”, lâche Alain Becker. En cause, le fait qu’”il y a des besoins partout!” et la concurrence fait rage entre recruteurs de profils identiques aux aptitudes physiques plutôt sportives. Il cite la Police grand-ducale, l’Armée, mais aussi l’administration pénitentiaire.

7.300 INTERVENTIONS DE PLUS

“Nous avons effectué 67.000 interventions au total, soit 7.300 interventions de plus en 2021 que l’année précédente, et ce malgré la pandémie”, résume Paul Schroeder, le directeur général du CGDIS.

Une hausse flagrante, qui elle, colle aux projections du PNOS. Elle est “liée à l’accroissement de la population, mais aussi au vieillissement de la population luxembourgeoise”, relève Paul Schroeder. Mais elle s’explique évidemment aussi par une reprise des activités post-pandémie Covid-19.

Car l’augmentation des interventions est notable au niveau des secours à personnes: “Non seulement de plus en plus de personnes vivent et travaillent au Luxembourg, mais beaucoup de ces interventions ne sont pas des urgences à proprement parler. Reste que ces gens ne trouvent pas d’autre solution que d’appeler le 112 et nous sommes quasi obligé de les emmener aux urgences”, rapporte le patron du CGDIS.

ARRÊTS CARDIAQUES

Il explique que, contrairement à ce que l’on pourrait penser, “notre activité principale sont les secours à personnes qui représentent 80% des interventions”, les incendies (2.300 l’an passé) ne représentant que 20% des sorties des centres d’intervention.

À noter que les pompiers sont sortis à 8.000 reprises avec le service d’aide médicale d’urgente (SAMU) et que les “first responder” du CGDIS ont effectué un peu plus de 3.000 interventions pour des arrêts cardiaques.

La Direction de la Santé a scruté de près les 2.360 cas de réanimations et relève que “dans 53% des cas, ce sont des gens du CGDIS qui sont intervenus. 97% d’entre eux ont utilisé des défibrillateurs”, notre Paul Schroeder.

Le Centre de gestion des opérations (CGO) a été activé 20 fois en 2021 (19 fois en 2020), avec comme points culminants, des incendies de grande envergure, les intempéries (1.500 interventions en 24 heures lors des inondations de juillet 2021), les pollutions et une mission en Haïti.