
Une dispense de travail généralisée sous forme d’un congé de deux jours par mois pour les femmes qui ont leurs règles, ne sera pas introduite. Mais les discussions vont se poursuivre dans un contexte général. Telle est la conclusion du débat public sur la pétition 1865 qui a eu lieu ce mercredi au parlement luxembourgeois.
Quatre ministères (Travail, Égalité entre les femmes et les hommes, Santé et Education) vont à présent travailler ensemble au sein d’une Commission parlementaire afin d’élaborer des pistes pour faciliter la vie des femmes concernées. Une campagne de sensibilisation est également prévue à l’intention des employeurs. La ministre socialiste pour l’Égalité entre les femmes et les hommes, Taina Bofferding, salue cette mesure.
Dans ce contexte, la recherche sur l’endométriose devrait être encore élargie également.
Les règles peuvent être très graves, surtout quand au travail, vous devez faire comme si tout allait bien, a déclaré la pétitionnaire, Ornella Romito, mercredi matin devant les députés.
Elle a demandé une dispense de travail pouvant aller jusqu’à deux jours, pour les femmes souffrant de douleurs menstruelles.
Le Luxembourg serait un pays progressiste et pourrait s’engager dans cette voie, comme d’autres l’ont fait auparavant. Les douleurs que de nombreuses femmes ressentent chaque mois, seraient encore sous-estimées, selon la pétitionnaire.
4.805 personnes avaient signé la pétition 1865, qui avait dépassé le seuil des 4.500 signatures nécessaires pour faire l’objet d’un débat public à la Chambre ce mercredi. Ce débat était d’ailleurs le premier à avoir lieu à nouveau dans la salle plénière de la Chambre depuis le début de la pandémie.
Deux jours de congé quand on est réglée, cela n’aide pas la cause, a déclaré la ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Taina Bofferding, interviewée par RTL à propos de cette pétition.
Il serait plus important que les règles ne soient plus considérées comme un sujet tabou et que toutes celles qui ne peuvent pas aller travailler à cause de cela, puissent le dire ouvertement.
Accorder automatiquement deux jours de congé par mois à toutes les femmes serait contreproductif et provoquerait d’autres discriminations au travail. Beaucoup serait entrepris afin de garantir aux femmes et aux hommes les mêmes conditions et les mêmes chances dans le monde du travail.
Ce que la pétition a déjà permis d’atteindre, c’est que l’on parle davantage des règles, cela a suscité une prise de conscience et une sensibilisation plus large. Après tout, la moitié de la population est concernée. Mais les règles sont l’affaire de tous et là, il faudrait accomplir un travail explicatif.
Pour le ministre du Travail socialiste, Dan Kersch la discussion sur la dispense de travail en cas de règles douloureuses est à considérer dans un contexte général de réduction du temps de travail. Ce sujet reste d’actualité, selon lui. Dans de nombreux secteurs, le télétravail ne serait pas la solution.
Il est préférable de trouver des solutions au niveau des conventions collectives dans les entreprises. Des solutions uniformes sont toujours compliquées. De nouvelles mesures ne peuvent pas mettre en danger l’égalité des chances au travail.
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