“Nous sommes en confinement depuis un mois. Si cela ne s’arrête pas bientôt, je pars du principe que nous serons confrontés à des démissions massives”, tels sont les propos du bâtonnier dans une interview accordée à RTL sur le possible impact de la crise du coronavirus sur sa profession.
Selon Me François Kremer, environ 3.000 avocats sont inscrits au Barreau de Luxembourg qui fait déjà face à un nombre croissant de démissions pour diverses raisons et parfois sans motivation.
Des jeunes stagiaires se retrouvent dans une situation compliquée et demandent une suspension de stage car leur patron de stage ne les a pas gardés. En général, ces patrons n’ont tout simplement plus de travail à leur proposer.
Mais cela aurait comme conséquence la radiation du tableau, ce qui équivaudrait à une démission, selon le bâtonnier. Jusqu’à présent, il n’était au courant que d’un cas précis d’un avocat qui a tout abandonné:
“Comme il n’avait plus de travail, il a démissionné du Barreau et s’est inscrit au chômage complet. Il n’est pas question ici de chômage partiel mais plutôt d’une mesure définitive. Depuis, il a donc quitté ses fonctions d’avocat. Il pourra revenir après la crise, évidemment, mais son étude aura été liquidée. Il lui faudra donc repartir de zéro”, explique Me Kremer.
Il n’est pas si facile de reconstruire son activité et de rouvrir après avoir tout laissé tomber, comme le souligne le bâtonnier. Le Barreau tente tant bien que mal d’obtenir le chômage partiel pour les avocats mais ce dernier n’a pas encore été entendu par les autorités:
“Un avocat peut travailler sous le régime libéral ou en tant que salarié d’un autre avocat ou d’un cabinet d’avocats. En tant que salarié, le chômage partiel est évidemment envisageable mais le régime libéral n’y a pas droit”.
Le Barreau déplore ce traitement inéquitable entre ses membres et demande une mise à niveau pour tous ceux qui n’ont pas droit au chômage partiel. De nombreuses discussions ont déjà été lancées sans aboutir à une solution concrète pour les personnes concernées.
