Le chiffre d’affaires annuel de l’industrie du CBD en Europe est estimé à 100 millions d’euros. Selon le rapport britannique European Cannabis Report, les bénéfices du secteur pourraient atteindre plus de 2 milliards en 2028.
Les vertus apaisantes et la vente du produit à base du cannabinoïde CBD (cannabidiol) à usage récréatif sont quelques-uns des facteurs qui contribuent à ce succès.
Il y a actuellement un peu moins de 40 magasins et 300 personnes qui travaillent dans ce secteur au Luxembourg. Et pourtant, malgré le succès du marché au Luxembourg, les premiers magasins dédiés à la commercialisation du cannabis médical pourraient à nouveau fermer leurs portes.
Les perquisitions qui ont eu lieu il y a six semaines dans 34 magasins au Grand-Duché ont provoqué une certaine agitation auprès des commerçants. Ils déplorent notamment le manque de cohérence derrière les contrôles. Il y a beaucoup de magasins tels que les fleuristes ou les petits bureaux de tabac qui vendent également du CBD (cannabidiol) qui sont complètement ignorés. Tous les magasins devraient être contrôlés explique Andrea Hilbert, associé du magasin The Greenplace.
Selon les commerçants, il y a eu d’autres problèmes lors des perquisitions. Ils auraient emporté presque tous les produits dans certains cas et rien ou très peu dans d’autres. Sur le plan financier, cela présente un risque pour les entreprises qui viennent d’ouvrir leurs portes: “Nous avons ouvert des magasins avec des produits et suite à la perquisition, nous ne savons plus si nous pouvons continuer de les vendre. Cela nous cause évidemment des problèmes financiers.”
Toujours lors de ces perquisitions, ils ont envoyé des photos au ministère de la santé pour déterminer s’ils devaient confisquer les produits ou non. Andrea Hilbert avait par exemple également contacté le ministère de la santé auparavant pour savoir s’il pouvait vendre un tel produit ou non: “Nous envoyons régulièrement des courriels au Ministère de la Santé pour confirmer la légalité de la vente de nos produits. Mais nous n’obtenons pas toujours de réponse. Tout ça reste encore un peu vague.”
C’est ce que confirme Christopher Zimmer, président de l’association Hanfverband: “Cela fait longtemps que nous essayons de contacter le ministère à ce sujet. Nous attendons de fixer rendez-vous pour essayer de clarifier la situation et ainsi permettre au commerçants de s’informer sur les différents produits de ce secteur qu’ils sont autorisés à vendre ou non.”
D’après l’association, le problème est surtout dû à un manque de personnel au sein du ministère. “Lors de la Hemp-Expo, une exposition consacrée au chanvre au Luxembourg, tous les professionnels de l’industrie du chanvre devaient remplir un papier pour déclarer ce qu’ils voulaient apporter. Le ministère devait alors vérifier le dossier avant de donner son accord. À ce jour, il n’y a pas encore eu de réponse.”
Pourtant la foire a eu lieu il y a trois semaines à Dudelange. Cela reste donc encore vague lorsqu’il s’agit de savoir ce qui est légal et ce qui ne l’est pas. Les magasins CBD doivent traverser une période difficile au Luxembourg tant que cette question, qui a lieu dans un environnement très concurrentiel, n’est pas réglée.
