Epaulé par son ami Pascal Liégeois, Adan Finet, 18 ans, s’est lancé un challenge XXL en dix étapes. Pari réussi malgré quelques péripéties.

Il se doutait bien que son papa viendrait le rechercher, mais le comité d’accueil à Monaco était bien plus étoffé que ça pour saluer l’exploit du fiston. Parti le 8 août de Bastogne, Adan, paraplégique, est arrivé dans la Principauté le 17 août.

"C’est Pascal qui a géré cette fin d’aventure. Il a convié quelques copains et la famille", raconte Adan, accompagné à vélo dans son périple par Pascal Liégeois. "Sans lui, je n’y serais jamais parvenu d’un point de vue mental. Ni logistique d’ailleurs puisqu’il véhiculait ma chaise qui pesait un certain poids."

La vie d’Adan a basculé quand il avait 14 ans à la suite d’un accident vasculaire. Sans ceinture abdominale et paralysé des jambes, l’adolescent s’est retrouvé en chaise roulante. Pas question de baisser les bras pour autant. Le citoyen de Bastogne s’est mis en tête de relever un défi de taille qui a germé pendant de longs mois avant de prendre un aspect plus concret en juin 2024. "J’avais envie de me prouver que j’étais capable de faire ça", dit-il. Il s’est ensuite penché sur le parcours avant de réserver les hôtels au début du mois de mai. "J’ai choisi Monaco parce que c’était un clin d’œil à la Formule 1. Je suis passionné de sports mécaniques et j’adore Lewis Hamilton. Ça faisait donc 1.100 km environ. J’ai découpé le parcours en dix étapes."

Voilà qui donne déjà un aperçu de la difficulté de la tâche sur cette drôle de machine mue par la force des bras et un système de batterie. Et pour corser le tout, Adan et Pascal se sont offert quelques cols de légende (Galibier, Télégraphe) sur le parcours. "Je trouvais ça idiot de passer à proximité sans en gravir l’un ou l’autre." Le jeune homme n’ira pas jusqu’à dire qu’il regrette, mais s’il avait pu en zapper un, il ne se serait pas privé. "Au sommet du Col de la Cayolle, quand j’ai pris conscience qu’il y en avait un de plus dans la foulée, j’ai soupiré. Ce jour-là, on est arrivé bien tard à notre point de chute."

Une église comme refuge

Adan reconnaît qu’il y a eu des moments de découragement. Des étapes qui n’en finissaient pas aussi longues qu’un jour sans pain. Et lorsqu’un imprévu survenait, ce n’était pas toujours évident de le prendre avec le sourire. "Pascal a bien cassé un rayon, mais ça, ce n’était rien à côté de cette étape qui finissait à Briançon avec un hôtel qui avait annulé nos réservations en raison d’un problème de carte bancaire. On est allé à l’église où était donné un concert. On a pu trouver refuge là-bas."

Il y eu cette dame aussi qui s’est fendue d’un demi-tour et est tombée dans le ravin avec sa voiture. "Pascal a dû la pousser pour qu’elle en sorte." Des tonnes de souvenirs qui  feront sourire quand ils s’en rappelleront plus tard. Car peut-être qu’il est temps de penser à la suite? "Ah non, pas question de parler de ça. J’ai bien deux ou trois trucs en tête mais c’est entre Pascal et moi pour l’instant", conclut Adan qui a retrouvé le calme de la Province de Luxembourg après avoir composé avec un trafic digne… d’un mois d’août.