Mission accomplieLe rover américain Perseverance a atterri sur Mars

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Le rover Perseverance a atterri sur le sol martien après sept mois de voyage, a annoncé jeudi l'agence spatiale américaine, une réussite éclatante pour la Nasa qui marque le début d'une mission de plusieurs années.
Mission Mars: 7 mois de voyage, 7 minutes de terreur
Sept mois de voyage spatial, des décennies de travail et des milliards de dollars vont se jouer ce soir en sept minutes: cette vidéo vous explique pourquoi.

“Atterrissage confirmé!”, s’est exclamée Swati Mohan, en charge du contrôle des opérations. Dans la salle de contrôle du Jet Propulsion Laboratory, à Pasadena en Californie, les équipes présentes ont explosé de joie au moment de la confirmation.

Le cratère de Jezero, dont les scientifiques pensent qu’il contenait il y a 3,5 milliards d’années un lac, était le site d’atterrissage le plus périlleux jamais tenté par la Nasa.

Une mission pour répondre à une seule et unique question: la vie a-t-elle un jour existé ailleurs que sur Terre? La quête de la Nasa culminait jeudi soir avec l’atterrissage sur Mars de son dernier rover, Perseverance. Pour la première fois, la mission de l’agence spatiale américaine a comme but explicite de trouver des traces de vie ancienne sur la planète rouge, en collectant pendant plusieurs années jusqu’à une trentaine d’échantillons de roche.

Les tubes scellés devront ensuite être rapportés sur Terre par une future mission, dans les années 2030, afin d’être analysés, et de peut-être enfin pouvoir répondre à “l’une des questions qui nous habitent depuis des siècles, à savoir, sommes-nous seuls dans l’univers?”, a souligné mercredi Thomas Zurbuchen, administrateur associé pour la science à la Nasa.

Perseverance est le véhicule le plus gros et le plus complexe jamais envoyé sur Mars. Construit au mythique Jet Propulsion Laboratory en Californie, il pèse une tonne, est équipé d’un bras robotique de plus de deux mètres et de 19 caméras.

Il a réussi jeudi une très périlleuse manœuvre, sur le site d’atterrissage le plus risqué jamais tenté, en raison de son relief: le cratère de Jezero.

Peu après 20H30 GMT (21H30 en France), il est entré dans l’atmosphère martienne à une vitesse de 20.000 km/h, protégé par son bouclier thermique largué après l’ouverture d’un immense parachute supersonique. Huit moteurs pointés vers le sol ont fini de le ralentir avant qu’il ne déploie ses six roues, suspendu le long de câbles jusqu’au contact avec le sol.

Les premières images pourraient être transmises bientôt.

Preuve que la mission est également le fruit d’une coopération internationale: le président français Emmanuel Macron, dont le pays a conçu l’un des nombreux instruments scientifiques du rover, assistera à l’atterrissage au siège parisien du Centre national d’études spatiales (Cnes).

COUP DE BOL?

Les chercheurs pensent que le cratère de Jezero abritait, il y a plus de trois milliards et demi d’années, un profond lac d’environ 50 km de large.

Nous avons de très fortes preuves que Mars aurait pu abriter de la vie dans un lointain passé”, a déclaré mercredi Ken Williford, responsable adjoint de la mission. “La question est: la vie sur Terre est-elle une anomalie, un coup de bol?

Les premiers prélèvements devraient commencer cet été. Plusieurs trajets sont envisageables afin de creuser dans différents milieux, notamment le rivage de l’ancien lac, et le delta formé par une rivière qui s’y jetait.

Les scientifiques cherchent ce qu’ils appellent des biosignatures: des traces de vie microbienne qui “peuvent prendre toutes sortes de formes”, par exemple chimiques ou de “modifications de l’environnement”, a expliqué Mary Voytek, directrice du programme d’astrobiologie pour la Nasa. “Nous, astrobiologistes, rêvons de cette mission depuis des décennies”, s’est-elle enthousiasmée.

Ou bien nous trouvons de la vie, et ce serait une découverte exceptionnelle, ou bien ce n’est pas le cas, (..) et cela suggèrera que tous les environnements habitables ne sont pas habités”, a prévenu Ken Farley, scientifique du projet. Et qu’il faudra chercher ailleurs.

Les quelque 450 membres de l’équipe qui piloteront cette phase travailleront par ailleurs dans des conditions exceptionnelles à cause de la pandémie de Covid-19, a-t-il souligné: “la mission sera effectuée depuis le salon des gens, aux quatre coins du globe”.

HÉLICOPTÈRE ET MACHINE À OXYGÈNE

Les premiers mois de la mission ne seront toutefois pas consacrés à ce premier objectif. Des expérimentations parallèles sont prévues. La Nasa veut notamment prouver qu’il est possible de faire voler un engin motorisé sur une autre planète. L’hélicoptère, baptisé Ingenuity, devra arriver à s’élever dans un air d’une densité équivalente à 1% de celle de l’atmosphère terrestre. Deux micros pourraient également, pour la première fois, enregistrer du son martien.

La Nasa fera aussi l’expérience de production d’oxygène directement sur place. Un instrument baptisé MOXIE, de la taille d’une batterie de voiture, devrait pouvoir produire jusqu’à 10g d’oxygène en une heure, en aspirant le dioxyde de carbone de l’atmosphère martienne -- un peu comme une plante.

Cet oxygène pourrait servir à de futurs colons humains pour respirer, mais aussi de carburant.

Perseverance est seulement le cinquième rover à fouler le sol martien. Depuis le premier, en 1997, ils sont tous américains, et l’un d’eux, Curiosity, est toujours en activité.

Mais la Chine a récemment placé sa sonde “Tianwen-1" en orbite autour de Mars, contienant un robot téléguidé qui devrait tenter d’atterrir vers mai.

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