
Le contraste était frappant entre des Eschois venus à Oberkorn avec pour seule idée de finir l’année en boulet de canon et des Niederkornois rongés par le doute et tellement peu tranchants dans les 16 m adverses.
Ce supplément d’âme ne suffit pas à expliquer la victoire des hommes de Reinhold Breu ce samedi, mais ce fut un élément parmi d’autres. Les ondes négatives qui ont rattrapé le Progrès contre Canach se sont propagées trois jours plus tard.
Sans cesse torpillé par une infirmerie qui ne l’aura pas épargné en cette première partie de saison, Vivian Reydel avait aligné un couloir gauche qui affichait une moyenne d’âge de 19 ans avec Aymen Khadir dans le dos de Mathis Camara.
Insuffisant pour freiner une équipe eschoise éliminée de la Coupe de Luxembourg sur ce même terrain il y a quelques semaines, mais reformatée par son coach allemand pour finir l’année sur une bonne note et afficher un bilan satisfaisant à mi-saison avec seulement un point en moins que l’an dernier à pareil moment.
C’est Almir Klica qui a frappé le premier à la 36e minute lorsque sa percée était accompagnée d’un contre heureux qui lui permettait d’ajuster du gauche João Margato (1-0).
La Jeunesse venait tout juste d’empêcher Yan Bouché d’ajuster un tir, montrant au passage la solidité de sa défense avec un axe Milos Todorovic-Mickaël Borger d’une efficacité redoutable.
Le Progrès ne donna jamais l’impression de pouvoir effacer cette petite ardoise même s’il se jeta à l’assaut d’un Kevin Sommer d’une sérénité totale. Mais tout était désordonné et manquait cruellement de conviction.
Déjà en première mi-temps la Jeunesse aurait dû se mettre à l’abri. Elle attendra les arrêts de jeu pour le faire par l’entremise d’un Tim Flick qui a retrouvé ses sensations ces derniers mois (2-0). Avant lui, Leon Elshan avait donné le tournis à l’arrière-garde jaune et noir mais l’attaquant des Espoirs doit absolument soigner ses statistiques pour franchir un cap.
Au coup de sifflet final, les Bianconeri portaient en triomphe Manu Lapierre, qui disputait sa dernière rencontre sous le maillot après 9 ans et demi et de bons et loyaux services. “Mais ils ne me laisseront peut-être pas tranquilles”, plaisantait l’heureux jubilaire.
Ses coéquipiers ne masquaient pas leur plaisir de finir l’année sur une telle note. “C’est mérité. C’est la récompense de notre travail depuis le début de la saison et celle de nos derniers matchs dont certains se sont terminés sur un nul ou une courte défaite alors qu’on pouvait revendiquer plus”, reconnaissait Mickaël Borger. “On est reparti d’un nouveau projet avec des jeunes qu’il fallait initier entourés d’anciens. Maintenant, il faut rester dans les 10 premiers et ne pas se voir trop beaux. Il ne faut pas viser l’Europe comme on a voulu le faire l’an dernier. C’est encore trop tôt. On est en transition.”
Un cheminement qui s’opère avec des bases solides. L’emblématique capitaine Milos Todorovic en était conscient. “On s’était à peine rendu compte qu’on avait cette solidité en défense mais on en a parlé cette semaine. On est fier. Cela prouve qu’on est un groupe soudé et ça concerne toute l’équipe, pas que la défense. Chacun a fait les efforts devant Kevin Sommer qui est le meilleur gardien du pays.” Parole de capitaine.