La Jeunesse et le FolaDeux monuments en péril

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La Jeunesse et le Fola se serrent la ceinture pour traverser une zone de turbulence dont on ignore la durée.
Le directeur sportif du Fola, Pascal Welter, ne baisse pas les bras et veut croire en des jours meilleurs.
Le directeur sportif du Fola, Pascal Welter, ne baisse pas les bras et veut croire en des jours meilleurs.
© Val Wagner

Les grands clubs ne meurent jamais dit-on lorsqu’une institution traverse une période compliquée. On a pourtant un doute sur la pérennité des projets des deux grands clubs eschois alors que la nouvelle saison s’ouvre ce samedi. Une situation qui ne peut qu’attrister l’amateur de football. Le Fola et la Jeunesse ont contribué à écrire l’histoire du championnat grand-ducal. Ils sont les deux seuls au pays à s’être glissés dans les rares interstices laissés par l’ogre du XXIe siècle, le F91.

Les deux clubs historiques de la Métropole du Fer rentrent dans le rang au même moment. Pour des raisons à la fois semblables et différentes. L’argent reste le nerf de la guerre et il fait cruellement défaut aux Bianconeri. L’espoir suscité par la reprise de l’homme d’affaires grec Manthos Poulinakis a fait long feu. Deux ans et puis s’en va. Les entraîneurs ont défilé sans que les résultats ne répondent aux ambitions européennes. La confusion a même accompagné une dernière fin de saison chaotique avec des retards de paiement douloureux pour certains garçons.

En quête d’un nouvel homme fort, la Jeunesse a confié provisoirement les clefs à l’avocat Marc Theisen pour assurer une transition dans une certaine sérénité. Le départ d’une douzaine de joueurs devait permettre d’assainir des finances dans le rouge. Il a fallu l’épais carnet d’adresses du nouvel entraîneur, Henri Bossi, pour renflouer un effectif saigné. L’opération survie a débuté. Le cœur des enfants de la Frontière que sont Milos Todorovic ou encore Andrea Deidda pour ne citer qu’eux devra battre à cent à l’heure pour faire circuler l’espoir d’un renouveau.

LE FOLA S’EN SORT UN PEU MIEUX

Le Fola semble un peu mieux loti malgré la perte aussi d’une bonne douzaine d’éléments. Le club n’a pas fait mystère des difficultés de trésorerie rencontrées et la réduction de la voilure va de pair avec une revue à la baisse des objectifs sportifs. «Je sens le groupe motivé par ce nouveau challenge, mais il est temps de faire le deuil du passé», analyse lucidement Pascal Welter. «On a sans doute moins de maturité, moins de qualités techniques. A nous de compenser ça. C’est faisable mais ça prendra du temps», poursuit le directeur technique.

Le club doyen a vécu de folles années lorsque Gerard Lopez a mis la main au portefeuille. Depuis l’annonce de son retrait il y a cinq ans, le budget ne cesse d’être revu à la baisse et on mesure combien le travail de Sébastien Grandjean à la tête de l’équipe fut précieux. Ce reformatage s’est, de surcroît, inscrit dans une crise sanitaire qui a valu quelques nuits blanches à tout le monde y compris aux clubs de foot. «On en a souffert socialement, mais aussi financièrement avec la désertion des sponsors», reconnaît Pascal Welter. «Et je peux comprendre leur choix.» Les protocoles exigeants ont usé les bénévoles. L’absence de recettes aux entrées et aux bars n’a pas arrangé les choses. «L’économie reprend mais la guerre n’arrange pas les choses», poursuit Pascal Welter. «Nous devons nous stabiliser avant de peut-être envisager un retour au premier plan si le sponsoring reprend et si l’ambition du club est telle.»

Ces deux monuments du football grand-ducal ne sont pas les seuls à tenter de se réinventer. A Niederkorn, on reconnaît sans détour que deux années consécutives sans compétition européenne, c’est autant de sacrifices financiers qu’il faudra assumer. Et on espère que cette étiquette de club sympa qui relance des garçons au parcours parfois cabossé servira un jour ses intérêts.

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