Les amateurs mosellans font tout pour évacuer la pression avant leur 32e de finale contre Marseille. Ils ont laissé entrer notre caméra dans leur vestiaire à quelques jours de ce rendez-vous historique.
C'est le genre de moment que tout gamin qui commence à jouer au foot rêve de vivre un jour. Jouer contre ses idoles.
C'est ce qui arrive aux joueurs de l'US Thionville Lusitanos, club de National 3, l'équivalent de la 5e division, qui affronteront ce dimanche 7 janvier les stars du mythique Olympique de Marseille au stade Saint-Symphorien à Metz.
"Le matin, eux, ils vont à l'entraînement, moi je vais au boulot"
"Moi je suis fan de l'Olympique de Marseille depuis tout petit, nous a confié Joris Belgacem, milieu de terrain de 29 ans. Du coup ça représente beaucoup [...] On a laissé passer l'euphorie pour le travail et on y va avec l'envie de les battre surtout." Cet employé de banque au Luxembourg, passé par le Hamm-Benfica - "une expérience très bénéfique" - sait le gouffre qui sépare son club actuel de l'OM : "Le matin, eux, ils vont à l'entraînement, moi je vais au boulot. Moi, je fais 8 h de boulot et après je vais à l'entraînement !"
Nicolas Caloiero, milieu de terrain de 22 ans et étudiant à Nancy, voit ce rendez-vous comme une opportunité : "En tant que jeune joueur, c'est le moment de faire ses preuves et pourquoi pas un jour espérer jouer à ce niveau-là. Le foot, ça se joue parfois à un match, à une prestation, il faut être bon au bon moment donc pourquoi pas dimanche."
"Des choses que les joueurs n'ont pas l'habitude d'appréhender"
Pour aborder cette rencontre, les joueurs thionvillois pourront compter sur la précieuse expérience d'un staff composé notamment d'anciens joueurs du FC Metz, l'entraîneur Julien François et Stéphane Borbiconi, son adjoint.
"Forcément, il faut gérer tout l'aspect émotionnel qu’il y a autour, médiatique, affirme le premier. Voilà des choses que, à ce niveau-là, les joueurs n'ont pas l'habitude d'appréhender. Ensuite un stade plein, Saint-Symphorien, le bruit, les gens… Donc ça, c'est notre rôle, avec le staff et en cela l'expérience professionnelle qu'on a avec Borbi est utile."
Outre la sastisfaction personnelle des joueurs, ce moment peut également être fondateur pour le regain d'engouement autour du club à Thionville. Les aventures de l'USTL en Coupe de France, tombeur du FC Annecy (L2) et d'Hienghène Sport en Nouvelle-Calédonie aux tours précédents, ont généré un intérêt croissant. Par ailleurs le club mosellan est premier de son groupe en N3, en bonne position pour monter en N2 la saison prochaine.
"On est très heureux pour les Thionvilloises et les Thionvilloises, conclut Stéphane Borbiconi, de rendre un petit peu fière cette ville, de vivre des moments historiques. Et voilà, ça sera une belle fête pour Thionville, pour toute la région, pour Metz également. On prend pleinement part à cette cette aventure en espérant qu'elle ne s'arrêtera pas là."