Au lendemain d’un sommet historique à Bruxelles lors duquel les Européens ont décidé de booster leur défense, qu’en pense–t-on dans les rues de Luxembourg-ville ? Réponse en vidéo.

Certes, il y a quelques voix dissonantes au sein des dirigeants européens concernant la guerre en Ukraine, en premier lieu celle du Premier ministre hongrois Viktor Orbán. Mais jeudi, l’unité était de mise. Réunis en sommet exceptionnel à Bruxelles, les 27 ont donné leur feu vert au plan de la Commission européenne, baptisé "Réarmer l'Europe", qui vise à mobiliser quelque 800 milliards d'euros, soulignant "la nécessité d'accroître substantiellement les dépenses en matière de défense".

De Helsinki à Madrid, l’opinion semble très majoritairement favorable à ce réarmement. Et cela se vérifie dans les rues de Luxembourg-ville, où résidents ou frontaliers sont généralement sur la même ligne : “C'est dangereux et il faut qu'on prenne nos responsabilités”, “Bien sûr, on n'a pas le choix, c'est un peu obligatoire", "On est au pied du mur”, a-t-on entendu lorsque nous avons tendu notre micro.

Pourtant, un peu plus loin, deux résidentes originaires du sud de l’Europe (Italie et Espagne) sont plus réservées et estiment qu’au lieu de commencer par les armes, on aurait dû favoriser “la diplomatie”. En outre, ces personnes s’inquiètent pour le budget des services publics en temps de guerre.

"Au Luxembourg, je pense qu'il y a de l'argent"

Au Luxembourg, la ministre de la Défense Yuriko Backes a affirmé que les dépenses de défense du pays devraient atteindre à moyen terme 2% du revenu national brut. Une position partagée par le ministre des Affaires étrangères Xavier Bettel sur RTL radio ce vendredi 7 mars. “C'est certainement déjà un gros chiffre, estime ce frontalier, mais je vois par rapport aux autres pays où on demandait à monter jusqu'à 3 %, me semble-t-il. Donc c'est même un peu faible pour moi, parce qu'au Luxembourg, je pense qu'il y a de l'argent.”

Qu’importe le montant, la grande majorité des personnes que nous avons croisées comprennent les décisions prises par les dirigeants européens, en particulier ceux qui se rappellent bien leurs leçons d’histoire : “C'est Poutine qui a agressé les Ukrainiens pour leur prendre une partie de leurs terres. Poutine fait avec l'Ukraine ce que Hitler avait fait avec les Sudètes.”