Outrancière voire blasphématoire pour les uns, inclusive et progressiste pour les autres, la cérémonie d’ouverture des JO de Paris a créé beaucoup de remous. Qu’en est-il au Grand-Duché ? RTL Infos a tendu son micro aux résidents.
“J'ai voulu faire une cérémonie qui répare, qui réconcilie”. Thomas Jolly, directeur artistique de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, a démenti s'être "inspiré" de La Cène dans l'un des tableaux du spectacle qu'il a conçu, avec la complicité d’une équipe constituée d’un historien, d’un dramaturge, d’une scénariste et d’une écrivaine, pour l’ouverture de ces Jeux olympiques.
Mais plusieurs éléments ont choqué, notamment l'extrême droite et l'épiscopat catholique, en particulier une séquence intitulée "Festivité", dans laquelle l'image d'un groupe à table, dont plusieurs drag queens, peut faire penser à la Cène, le dernier repas de Jésus avec ses apôtres, peint par Léonard de Vinci.
Sauf qu’il ne s’agissait pas de l'inspiration de Thomas Jolly, pour qui “c'était assez clair, il y a Dionysos qui arrive sur cette table. Il est là, pourquoi, parce qu'il est dieu de la fête (...), du vin, et père de Sequana, déesse reliée au fleuve".
“Ce n’est pas tant une référence à la Cène de Léonard de Vinci qu’une allusion à un autre tableau, ‘Le Festin des Dieux’, nous précise une résidente d’origine polonaise. Dans l'œuvre originale, il est question de l’Olympe. En ce sens, cela représentait plus ce tableau que La Cène.”
Plus loin, un historien croisé près de la place de la Constitution nous rappelle que “souvent les gens comprennent mal ces références. L'exemple de ‘La Cène’ est un bel exemple, parce que finalement ce n'est pas la Cène qui a été représentée, à laquelle on a fait allusion. Et même si c'était “La Cène”, il suffit de voir historiquement le nombre de parodies de la Cène, par exemple dans le film ‘Viridiana’ de Luis Buñuel, qui a été interdit, entre autres pour cette raison, ici au Luxembourg, au début des années 60.”
Un peu plus loin, une jeune fille estime que “le but a été atteint. Le but, ça a été de surprendre, de choquer, de créer justement une polémique, d'en parler et de réfléchir à ce qui est bien, ce qui pose problème. Et peut-être reconstruire différentes choses, je pense que c'est important.”
Vous verrez dans notre vidéo que cette cérémonie n’a pas laissé indifférent, et que malgré ces polémiques, c’est bien le spectacle de Paris en fête, en lumières et en couleurs qui reste le fait le plus marquant pour les résidents que nous avons croisés : “réussi”, “formidable”, “beaucoup de choses surprenantes”... Le reste n’est finalement que littérature.