En cette veille de scrutin américain, les personnes que nous avons croisées dans les rues de la capitale luxembourgeoise mesurent l'importance de l'enjeu.
L’élection américaine si incertaine est un sujet de conversation qui revient souvent dans les foyers ces derniers jours. Les rues de Luxembourg-ville n’échappent pas à la tendance. Au Grand-Duché comme un peu partout en Europe, on sent que ce scrutin pourrait s’avérer un point de bascule pour l’équilibre du monde.
"On doit s'armer contre les gens à Washington"
Et c’est globalement un sentiment d’inquiétude qui se manifeste lorsqu’on tend le micro aux personnes, qu’elles soient résidentes ou de passage. Ici, un monsieur s’inquiète pour “les exportations et les importations vers l'Amérique”. Plus loin, un retraité estime que “nous sommes à deux pas d'une fascisation du système américain avec un risque d'irradiation sur l'ensemble de l'Europe.”
Un résident belge dont la fille habite aux États-Unis affirme que “si Trump est élu, elle quitte les États-Unis. Je connais des gens qui ont plein d'armes chez eux à la maison, dans le Wisconsin. Quand je leur ai demandé pourquoi, ils m'ont répondu qu’on doit s'armer contre les gens à Washington.”
Un Français du Luxembourg constate “une dégradation de la démocratie. La qualité d'une démocratie, c'est la qualité du jugement des électeurs. Il est très important que les électeurs soient le plus informés, qu'ils utilisent leur cerveau, leur intelligence pour voter le plus judicieusement possible.”
Certains relativisent l’ambiance de catastrophisme pré-électorale, comme ce jeune homme : “Je pense qu’on a vu, quand Trump était président, que même là, ce n'était pas la grande débâcle qui a été promise. Même si je ne suis pas forcément d'accord avec ses propos, je ne pense pas que ça va bouleverser tout le monde comme ça a été dit.”
Une résidente originaire d'Azerbaïdjan nous a avoué que “Trump lui donne plus d’espoir” dans la perspective de faire advenir la paix dans le monde.
Un peu plus de 2.000 ressortissants des États-Unis vivent au Grand-Duché. Parmi eux, certains, comme Lauren Spector, s’activent pour que les Américains de l’étranger votent. Car pour eux, la procédure est assez compliquée. Ils ont dû remplir un formulaire de demande de bulletin de vote par correspondance (FPCA - Post Card Application). C’est pourquoi Lauren s’investit pour que les gens votent, en particulier ceux originaires des fameux “swing states”, les États pivots. Cela s’est traduit par l’envoi de 5.000 courriers ces dernières années, à travers la plateforme Vote Forward.