5 activistes de retour au Luxembourg"L'Égypte a violemment empêché la Marche vers Gaza"

RTL Infos
Cinq résidents luxembourgeois s'étaient joints la semaine dernière à la Marche vers Gaza, un rassemblement de civils internationaux qui tentaient d'exiger l'acheminement sans restriction de l'aide humanitaire vers la bande de Gaza.
© AFP

Le collectif organisateur prévoyait de marcher depuis l’Égypte jusqu’à la frontière avec la bande de Gaza et la ville de Rafah. Ce devait être une manifestation pacifique pour attirer l’attention sur la situation humanitaire à Gaza, mais les activistes ne sont jamais arrivés à Rafah. Selon les manifestants, les autorités égyptiennes ont empêché la manifestation avec violence. Les activistes ont raconté ce qu’ils ont vécu lors d’une conférence de presse.

Et on marche encore!": voilà ce que disent les cinq activistes partis du Luxembourg, dont certains ont été empêchés avec violence de manifester depuis l’Égypte jusqu’à Rafah, comme ils l’évoquent. Ils ne veulent pas se laisser abattre, même si ce furent des journées pleines d’incertitudes pour la délégation luxembourgeoise.

© Collectives for palestine

Lalla Zeinab Bouanani, l’une des manifestantes, a été enfermée dans une pièce pendant 12 heures dès son arrivée à l’aéroport du Caire:

“Je suis arrivée dans une espèce de pièce, on était une soixantaine avec 14 matelas et une toilette. Ils ne vous disent rien, ils prennent vos téléphones, ils vous prennent vos affaires. Ils sont dans une pièce, vous les voyez mais il n’y a pas d’accès, et vous ne savez pas combien d’heures vous allez rester, ni pourquoi.”

Grâce à un téléphone portable conservé clandestinement par une autre personne, elle a pu contacter l’équipe au Luxembourg. Après 12 heures passées dans cette pièce, elle a été autorisée à sortir. Les cinq activistes ont alors pris des taxis pour rejoindre le lieu de départ de la marche, mais le voyage s’est terminé dès le premier check-point pour la plupart d’entre eux. La police égyptienne ne les a pas laissé aller plus loin et la manifestation pacifique s’est muée en situation chaotique. Patrick Bosch, chargé de la coordination de la délégation luxembourgeoise depuis le Grand-Duché, était en contact étroit avec les autorités luxembourgeoises:

“J’ai reçu des vidéos de là-bas et on me disait qu’il y avait des violences policières, qu’ils avaient été forcés de monter dans un bus, le bus n’avait pas de fenêtres et les gens les battaient. J’ai alors appelé le gouvernement, la permanence, et après une bonne heure, un membre des autorités diplomatiques m’a appelé et m’a dit: ‘J’ai parlé aux autorités en Égypte, donnez-moi telle et telle information, alors nous pourrons vous aider’.’'

Pour les cinq résidents luxembourgeois, ne pas être parvenus à Gaza n’est pas une défaite. Ils voulaient adresser un signal et ils veulent continuer. C’est pourquoi d’autres marches solidaires sont prévues en Europe. C’est aussi important pour sensibiliser les gouvernements européens, selon Lalla Zeinab Bouanani:

“Je pense qu’on peut trouver un minimum commun au moins pour sauver ces enfants-là. On parle de génocide finalement. Est-ce que ça ne veut plus rien dire du tout? Est-ce qu’on n’a pas créé l’Europe pour mettre fin à tout ça? J’espère qu’on pourra donner l’exemple, et si ça doit partir d’un pays, et pourquoi pas du Luxembourg?”

Compte tenu de la situation humanitaire à Gaza, on ne peut pas ne rien faire, ajoutent les cinq activistes. “C’est pour cette raison que nous avons fait consciemment le choix de partir en Égypte, en sachant que la situation ne serait pas sans danger”.

Environ 4.000 activistes venus du monde entier s’étaient finalement retrouvés en Égypte pour participer à la marche, et environ 500 ont été expulsés d’Égypte. D’autres actions devraient toutefois être organisées prochainement.

Back to Top
CIM LOGO