
Les deux individus interpellés se rendaient au Grand-Duché pour s’y fournir avant de redistribuer les produits à Dijon, profitant des écarts de fiscalité et du différentiel de prix pour alimenter un marché parallèle local.
Les perquisitions menées simultanément aux domiciles des suspects ont confirmé l’ampleur et la fréquence des acheminements: plus de 92 kilos de tabac et 2.900 euros ont été saisis dans un premier logement, 40 kilos supplémentaires et plus de 10.000 euros dans un second. L’exploitation des téléphones a mis en évidence des transactions récurrentes et une organisation méthodique des trajets entre Dijon et le Luxembourg, signe d’un approvisionnement stabilisé plutôt que d’achats opportunistes.
Les douanes ont retenu plusieurs infractions en lien direct avec ce flux luxembourgeois: blanchiment douanier, détention irrégulière de tabac, atteinte au monopole de vente au détail, déplacement de tabac à des fins commerciales et travail dissimulé. Les deux individus ont été placés en retenue douanière et devront répondre de ces faits devant la justice à l’été 2026. Au-delà des saisies, l’enquête cible la logistique du ravitaillement au Luxembourg et ses relais locaux.
Cette affaire illustre la pression exercée par les approvisionnements transfrontaliers sur le réseau légal de buralistes et sur les recettes publiques, notamment lorsque les trajets vers le Luxembourg sont intégrés à un modèle commercial clandestin. Pour les douanes, la neutralisation de ces circuits repose sur la traçabilité des déplacements, la coordination interservices et la judiciarisation du volet financier, afin de frapper les filières à leur source d’approvisionnement.