
Il ne fait pas bon habiter la Province de Luxembourg et espérer profiter du train pour gagner du temps et optimiser ses déplacements. Depuis le 14 décembre, la SNCB (Société nationale des chemins de fer belges) propose pourtant une offre élargie. Si les choses doivent être plus fluides vers le Grand-Duché avec un accès plus direct, en revanche, c’est dans le sens inverse que les choses coincent. C’est la gare de Libramont qui cristallise les courroux des voyageurs qui perdent entre 45 minutes et 1 heure pour attendre leur correspondance.
Concrètement, la ville de Florenville se retrouve à 3h23’ de Bruxelles ou encore la liaison Virton-Namur, qui prenait moins de 2 heures auparavant, doit désormais passer par Arlon. Conséquence, plus de 2h30’ de trajet.
La classe politique n’a pas tardé à monter au créneau. «Nous avons donc bien compris que la SNCB n’allait faire aucun effort pour que deux trains qui se trouvent au même moment en gare de Libramont permettent aux voyageurs de prendre une correspondance! On parle de 3 à 4 minutes maximum. Est-ce que le train provenant de Athus-Virton ne peut pas être avancé de 2 ou 3 et/ou gagner une ou deux minutes sur son temps de trajet? Sérieusement? Est-ce que le train Luxembourg-Bruxelles ne peut être très légèrement retardé? Vraiment?», s’interrogeait l’ex député wallon écologiste Jean-Philippe Florent, relayé rapidement par la députée bourgmestre de Rouvroy Carmen Ramlot. «Pourquoi pénaliser une fois de plus les habitants de la Province de Luxembourg? Quelle vision pour l’avenir de nos lignes rurales? Je refuse la stratégie du ‘’pourrissement’’ qui décourage les usagers pour mieux justifier, demain, l’abandon du service public.»
La SNCB a expliqué que ce sont les travaux d’Infrabel (l’entreprise qui exploite le réseau ferroviaire belge) sur la ligne Bruxelles-Namur-Luxembourg qui l’obligent à adapter ainsi ses horaires. Le temps de correspondance s’étant réduit à 1 à trois minutes, le planificateur de la SNCB a préféré jouer la carte de la sécurité en proposant aux voyageurs de prendre le train suivant.
Vent debout, la classe politique a toutefois trouvé un relais de poids au Fédéral puisque le ministre en charge de la Mobilité, Jean-Luc Crucke (Les Engagés), a annoncé la mise en œuvre par les communes concernées et la SNCB d’une enquête pour déterminer «les profils des voyageurs et les plages horaires les plus pertinentes et utiles» et organiser une navette de bus.
Si l’efficacité du système est prouvée après deux mois, le mécanisme devrait être pérennisé le temps de la durée des travaux.
Le ministre a insisté auprès d’Infrabel pour qu’elle termine dans les meilleurs délais les travaux de la ligne 162 Bruxelles-Namur-Luxembourg, «qui se prolongent de manière inconsidérée depuis des décennies». Le gestionnaire du réseau ferroviaire répond déjà qu’il se concertera avec la SNCB «afin de réexaminer l’ensemble des scénarios possibles et d’identifier la solution la plus équilibrée pour les voyageurs, dans le respect des contraintes opérationnelles».