“Je n’irai pas faire mes courses le dimanche”, explique une cliente régulière, soutenant le mouvement, “ils ont le droit de se reposer”.
Avec moins de primes d’année en année, plus d’heures de travail pour compenser les collègues absents ou ayant démissionné, pour ces salariés, le dimanche, c’est le jour de trop. “On est déjà ouverts le samedi, les jours fériés, donc on estime que le dimanche on a le droit d’être en famille”, déclare une salariée.
“La mobilisation a été bien au-delà de nos espérances”, a indiqué Arnaud Marchat, délégué syndical central pour la CFTC, en parlant de mobilisations suivies dans plusieurs régions, notamment Carquefou (Loire-Atlantique), Vitré (Ille-et-Vilaine), Cambrai (Nord), Béziers (Hérault), Pontcharra (Isère) et Rousset (Bouches-du-Rhône).
Sabine Pruvost, déléguée syndicale centrale FO, a, elle, évoqué une centaine de magasins fermés en France et “approximativement 5.000 salariés” sur les 46.000 salariés que compte le discounter d’origine allemande, 6e distributeur alimentaire français.
La direction a indiqué que “moins de 5% des supermarchés ont été temporairement fermés au cours de la journée”, ce qui donnerait au maximum 80 magasins fermés temporairement sur les 1.600 que compte Lidl en France. “La plupart rouvrent au fur et à mesure”.
Concernant les plateformes logistiques, “nous avons des perturbations limitées du fait d’une mobilisation variable d’une plateforme à une autre”, indique encore Lidl.
Deux sources syndicales ont fait état d’une réunion avec la direction vendredi prochain, alors qu’une réunion sur les salaires (NAO) mercredi s’était “soldée par un échec”, selon Christophe Pierre, délégué syndical central CFDT.
Selon Lidl, cette réunion “s’inscrit dans le maintien du dialogue social” et était “déjà planifiée en amont”.
La CFDT, la CFTC, la CGT, FO-FGTA et SNCDD CFE-CGC avaient appelé à “une grève illimitée” pour une revalorisation des salaires et contre un projet d’ouverture généralisée le dimanche.
Le premier syndicat Unsa avait, lui, indiqué privilégier “pour le moment le dialogue” à la grève. Il a évoqué auprès de l’AFP vendredi “une trentaine de magasins perturbés et quelques rassemblements de 10 à 20 personnes devant 7 directions régionales”.
La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a fait part vendredi de sa “solidarité” avec les salariés, évoquant “cadences infernales, départs jamais remplacés, revalorisation insuffisante des salaires, instauration du travail le dimanche...”
L’enseigne a dit jeudi proposer “des mesures permettant de maintenir le pouvoir d’achat de ses salariés malgré un contexte économique complexe” et assure que “l’ouverture généralisée le dimanche dans tous ses supermarchés (hors Alsace et Moselle) s’accompagnait de la majoration à 50% des heures travaillées le dimanche”.
