Le Luxembourg a un nouveau "voisin"La Thionville Fensch Agglomération est née

Maurice Fick
C'est un nouvel interlocuteur "de choix" pour le Luxembourg. Ce jeudi après-midi la nouvelle Thionville Fensch Agglomération (abrégée "TFA") est née officiellement à Thionville. Son premier président, élu comme prévu, est Pierre Cuny, le maire de Thionville. Voici les grands enjeux de la TFA.
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Dès le 1er janvier 2026, elle existera officiellement. Voisine immédiate du Luxembourg, la nouvelle Thionville Fensch Agglomération, issue de la fusion des communautés de communes Portes de France - Thionville et du Val de Fensch, englobe 23 communes et compte 160.000 habitants. La “TFA”, devient la deuxième agglomération de Moselle et la 6e de la région Grand Est. Ce nouveau mastodonte de Moselle Nord se pose comme un “interlocuteur de choix” du Luxembourg, dont il est “très proche”.

Maire de Thionville, Pierre Cuny (au premier plan) est devenu le premier président de la nouvelle agglomération de 160.000 habitants. Michel Liebgott, maire de Fameck, est le président délégué, son bras droit.
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Pour être opérationnelle, la nouvelle “agglo” doit d’abord avoir une tête et un bureau. Jeudi, les 79 élus communautaires de TFA (alors que les deux communautés de communes en comptait 108) étaient réunis au SPOT à Thionville pour un premier conseil “d’installation” et élire président et bureau. Sans surprise, c’est le maire de Thionville, Pierre Cuny, qui est devenu le premier président de la nouvelle agglomération, et Michel Liebgott, maire de Fameck, le président délégué, qui “sera partout”.

Bien qu’issus de bords politiques opposés, les deux élus sont “très fusionnels” et “travaillent toujours avec le même but”, assure le président. A savoir: faire en sorte “qu’on devienne un territoire très attractif et on a des pépites pour cela”, résume Pierre Cuny. Le territoire attire “1.600 habitants de plus chaque année” et “il ne faut pas que les gens viennent habiter sur notre territoire uniquement pour aller travailler au Luxembourg”, prévient-il

Un “poids très important”

Pour le Luxembourg cette nouvelle entité ne changera pas foncièrement la donne en tant qu’État. Mais à l’échelle de la région frontalière qui embrasse les mêmes problématiques, la nouvelle agglomération de “160.000 habitants ça représente beaucoup de monde et le poids politique que nous aurons dans la décision”, résume Pierre Cuny. Cela permet “d’avoir un poids très important vis-à-vis des propositions que nous faisons auprès du gouvernement français pour porter nos propositions au Luxembourg”, explique celui qui plaide pour une “décentralisation plus marquée du territoire”.

Jeudi après-midi s’est déroulé le “conseil communautaire d’installation” de Thionville Fensch Agglomération. Une séance dédiée aux élections du président, des vice-présidents et des assesseurs.

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La nouvelle Thionville Fensch Agglomération est “très singulière en France” et, tout comme le territoire frontalier de Genève- Annecy, le deuxième (en France) à “avoir une prégnance aussi importante avec des problèmes liés à la mobilité, l’accès à l’emploi, au foncier, etc. Nous sommes le territoire le plus regardé aujourd’hui dans ses propositions”. C’est Clémence Pouget, maire de Yutz et 2e vice-présidente qui sera en charge des relations transfrontalières.

Cinq priorités

Parmi les grands enjeux que la nouvelle agglomération veut traiter “avec plus d’efficacité”, le nouveau président a cité cinq priorités. L’habitat qui est “en très très forte tension” avec une spéculation “très élevée”. Actuellement Thionville est confrontée à “plus de 5.000 demandes de logements sociaux”. La mobilité est évidemment la deuxième priorité. Au sein du territoire, la restructuration de l’offre de transports en commun sur roues (bus et bus à haut niveau de service) est en cours grâce au TEMO. Mais “un enjeu majeur” restent les connexions avec le Luxembourg.

La reconversion des friches industrielles, notamment dans la Vallée industrialisée de la Fensch est présenté comme “un enjeu colossal”, puisqu’on parle ici de 350 hectares à reconvertir pour “en faire de l’habitat, des services publics et possiblement de la réindustrialisation”. Michel Liebgott explique qu’“aujourdhui on travaille sur 160 hectares avec une dizaine de partenaires pour développer des équipements nouveaux”. A Uckange, le site de l’ancien haut fourneau U4 fait l’objet d’une étude pour la création d’un “spectacle onirique dans un espace numérique” et qui “laisse penser qu’on peut atteindre 400.000 visiteurs par an”. C’est le maire de Terville et vice-président de la TFA, Olivier Postal, qui sera en charge de ce gros dossier.

Autre “enjeu du 21e siècle”, l’eau et son approvisionnement pérenne sur toit le territoire. Enfin, l’agglomération veut porter le développement d’une université pour le nord mosellan. Avec la volonté de “construire un campus universitaire sur le site de l’U4". La réflexion est en cours pour “créer un syndicat universitaire très rapidement”, assure Pierre Cuny.

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