
“Je souhaite que TotalEnergies, qui a pris un engagement de plafonner les prix de tous les carburants, diesel et essence, à 1,99 euro jusqu’à la fin de l’année, prolonge ce plafonnement (...) au-delà du 31 décembre 2023", a suggéré le ministre sur franceinfo.
“TotalEnergies est le seul grand pétrolier français qui nous reste, ça doit être un atout pour tous les automobilistes”, a insisté Bruno Le Maire, avant d’affirmer sa “confiance” envers le patron de l’énergéticien Patrick Pouyanné “pour qu’il prenne en considération les difficultés de nos compatriotes”.
“Nous remercions le ministre Bruno Le Maire pour le soutien à notre initiative de plafonnement à 1,99 euro. Nous constatons que les Français l’apprécient et nous en sommes très satisfaits”, a réagi le géant de l’énergie.
Annoncée en février, “cette mesure s’appliquera jusqu’à la fin de l’année. On va regarder le sujet pour 2024", avait dit son PDG vendredi sur Public Sénat. “La mesure est efficace, elle est compréhensible et donc elle a beaucoup de vertus. Si on voit que les Français la comprennent et bien pourquoi ne pas la pérenniser. Mais chaque chose en son temps”, avait-il ajouté.
En 2022, les remises de 20 puis 10 centimes accordées par TotalEnergies de septembre à décembre 2022, avait coûté 550 millions d’euros à l’entreprise et provoqué un afflux dans ses stations service.
La multinationale a réalisé le meilleur bénéfice de son histoire en 2022 à 20,5 milliards d’euros, et reste très profitable cette année.
Une réunion avec l’énergéticien a eu lieu mercredi au ministère de la Transition énergétique pour “faire le point sur le prix du carburant et évoquer une prolongation” de ce plafonnement au-delà du 1er janvier, a indiqué à l’AFP l’entourage de la ministre Agnès Pannier-Runacher.
De “nouveaux échanges” sont prévus jeudi et dans les prochains jours avec TotalEnergies “et d’autres représentants de la filière” comme les distributeurs, ajoute-t-on de même source.
Le gouvernement écarte en revanche toute nouvelle ristourne généralisée sur les prix des carburants, après avoir déjà recouru à cette solution en 2022 pour un coût évalué à 8 milliards d’euros.
Bruno Le Maire voit dans une telle ristourne une “triple aberration: écologique, budgétaire et diplomatique”.
“Deux pays, l’Arabie Saoudite et la Russie, ont décidé de réduire leur production, ça a évidemment un impact sur le prix” en restreignant l’offre mondiale, a-t-il reconnu.
Dans ces conditions, une nouvelle ristourne gouvernementale reviendrait selon lui à “payer la diplomatie pétrolière de M. Poutine et de l’Arabie Saoudite”.
La semaine dernière, le prix des carburants à la pompe en France était pour le gazole en moyenne de 1,8587 euro le litre, et le SP95 à 1,9570 euro, selon les dernières données publiées par le ministère de la Transition énergétique. Le litre de SP98 frôlait les deux euros, à 1,9990.
Au printemps 2022, ils avaient dépassé les deux euros, avant de refluer légèrement.
Jeudi, Bruno Le Maire a refusé de se lancer dans des “comptes d’apothicaire” avec le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, qui a demandé une ristourne de 15 à 20 centimes “pour tous” sur le litre d’essence et accusé le gouvernement de gonfler exagérément le coût d’une telle mesure.
“Si on fait une remise de 20 centimes sur les prix des carburants pendant un an, je confirme, cela coûte 12 milliards d’euros”, a répliqué jeudi Bruno Le Maire.