
Le manque de places dans les maisons de repos et leur coût parfois onéreux a poussé les politiques à réfléchir à des alternatives pour mieux encadrer les personnes en perte d’autonomie qui souhaitent souvent restées chez elles.
Le projet développé par l’asbl AiDiDom (Aide Digitale à Domicile) a été retenu. Il s’appelle Jeremi (JE REste dans ma Maison Intelligente).
“On installe des capteurs dans les pièces de vie et un boîtier central. Le dispositif peut être complété par des objets connectés comme une montre ou un bracelet. L’Intelligence Artificielle (IA) va enregistrer les mouvements et déclencher une alerte en cas de comportement suspect”, explique Anne Hermans, responsable des relations extérieures de l’asbl. “Il ne s’agit aucunement d’installer des micros ou des caméras mais de s’imprégner des habitudes vie d’une personne qui pourra aussi à tout moment pousser sur un bouton pour solliciter l’aide”.
Les installations ont débuté il y a quelques mois. L’objectif est d’atteindre 500 dispositifs d’ici la fin du mois et 3.500 dans un an. Une bonne trentaine de personnes en bénéficient aujourd’hui en Province de Luxembourg.
Cette réflexion a été lancée à la lumière d’un mode de vie changeant. “Avant, on prenait volontiers nos aînés à la maison mais on le fait de moins en moins. Les durées de vie sont aussi plus longues et 90% des personnes âgées veulent rester chez elles”, rappelle Anne Hermans qui explique pourquoi le projet va plus loin qu’une télé-vigilance classique. “Une personne sur deux entre 75 et 85 ans n’appuie pas sur un bouton pour demander de l’aide de peur de déranger. Lors d’une chute nocturne, les personnes attendent généralement le petit matin pour prévenir comme le montrent les statistiques des appels. Et au-delà de 85 ans, ce sont carrément deux personnes sur trois qui n’ont pas le réflexe d’alerter, en partie en raison de problèmes cognitifs”.
Ce test grandeur nature fournira, bien sûr, des données exploitables pour encore et toujours améliorer le système. On s’est notamment déjà aperçu que des personnes, par mégarde ou à la suite d’un mauvais réflexe, ont poussé sur le bouton pour demander une assistance.
Son coût est aujourd’hui financé à 100% par la Région Wallonne et l’Union Européenne. Et ce, jusqu’en juin 2026. Il faudra ensuite voir comment les mutuelles pourront intervenir dans le montage financier, peut-être en prenant en charge une partie de l’installation ou alors en jouant davantage sur les mensualités.
Il faut remplir trois critères pour être éligible à Jeremi: avoir 65 ans et plus et être bénéficiaire de l’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie) au moment de la demande, avoir 65 ans et plus et être bénéficiaire d’un service d’aide aux familles ou être une personne en situation de handicap, reconnu par l’AVIQ (Agence pour une Vie de Qualité) ou le SPF Sécurité sociale.
Il n’est pas question de remplacer les aides ménagères ni les infirmières à domicile mais de pousser la réflexion plus loin dans un souci de confort pour les personnes plus âgées.
