
Concrètement, il s’agira par exemple de contrôles dans les bus ou les trains qui entrent dans notre pays.
Les autorités luxembourgeoises ont fait savoir dans la foulée qu’il n’y aurait pas de contrôles entre les deux pays. À la suite d’un échange entre Léon Gloden et le ministre de la Sécurité et de l’Intérieur belge, Bernard Quintin, celui-ci lui a confirmé qu’il n’y aurait pas de contrôles aux frontières entre la Belgique et le Luxembourg. Son homologue lui a par ailleurs assuré qu’il n’y aurait pas non plus de contrôles à l’intérieur de la Belgique à proximité du Grand-Duché de Luxembourg.
Le gouvernement belge a décidé de renforcer les contrôles à l’intérieur de la Belgique, selon un communiqué de presse du gouvernement fédéral. Il s’agit de “contrôles visant à lutter contre l’immigration clandestine et secondaire”, explique la ministre de l’Asile et de la Migration, Anneleen Van Bossuyt.
Le gouvernement parle délibérément de contrôles à l’entrée et non de contrôles aux frontières. “L’article 23 de Schengen autorise la mise en place de contrôles renforcés sur votre territoire. Nous allons maintenant en faire usage”.
Mme Van Bossuyt admet qu’il ne s’agit là que d’une discussion sémantique. “L’essentiel est que la Belgique va mettre en place des contrôles renforcés. Les personnes qui souhaitent entrer illégalement en Belgique ou qui ont obtenu une protection dans un autre pays ne sont plus les bienvenues”.
Sur les grands axes routiers, les trains et les bus internationaux
Les contrôles visent principalement les personnes sans papiers et celles qui ont déjà introduit une demande dans un autre État membre ou qui ont même obtenu une protection.
Les contrôles seront effectués de manière ciblée sur les grands axes routiers tels que les parkings d’autoroute, dans les bus internationaux, sur la ligne entre Dunkerque et La Panne, dans certains trains (par exemple Bruxelles-Midi). Les personnes qui entrent dans notre pays en provenance de pays de l’espace Schengen où affluent de nombreux migrants, comme la Grèce et l’Italie, doivent également s’attendre à des contrôles renforcés.
Les Pays-Bas et l’Allemagne ont également mis en place des contrôles frontaliers temporaires. “Les flux migratoires sont en mouvement et certains pays voisins ont déjà renforcé leur politique”, a déclaré le ministre dans un communiqué de presse. “Si nous ne prenons pas de mesures, notre pays risque de devenir un aimant pour ceux qui sont refoulés ailleurs”.
C’est pourquoi Mme Van Bossuyt souhaite commencer les contrôles dès que possible, “dès cet été”. “Nous constatons généralement que l’été est une période où les migrations sont très importantes. Nous voulons donc lutter contre cet afflux massif”.
“Notre message est clair: la Belgique ne tolérera plus l’immigration clandestine et l’asile shopping”, déclare la ministre Van Bossuyt. En avril, elle avait déjà annoncé vouloir mettre fin à cette pratique en ne leur accordant plus d’accueil.
Les chiffres publiés cette semaine par l’Office des étrangers montrent que le nombre de demandes d’asile en Belgique émanant de demandeurs d’asile déjà reconnus comme réfugiés dans un autre pays européen a fortement diminué. Il s’agit principalement de Palestiniens qui ont déjà obtenu une protection en Grèce.
En novembre dernier, le nombre de demandes d’asile émanant de réfugiés reconnus ailleurs a atteint un pic de 1.100. Ces derniers mois, ce nombre est tombé à environ 200 personnes par mois.