Morte brûlée vive à Metz30 ans de réclusion requis contre le compagnon

RTL Infos
L'avocat général Cédric Lausmone a requis vendredi trente ans de réclusion criminelle à l'encontre de Maroof Easakhail, jugé par la cour d'assises de Moselle pour le meurtre de sa compagne enceinte, Anita Gashi, dans l'incendie volontaire de leur appartement en juin 2022.
© AFP-image d’illustration

Le représentant du ministère public a demandé à ce que cette peine soit assortie d’une période de sûreté de vingt ans. A titre de peines complémentaires, il a souhaité que l’accusé, né en Afghanistan, se voie interdire définitivement du territoire français et de porter une arme, et a demandé le retrait total de l’autorité parentale envers son enfant de sept ans.

Enceinte de cinq mois, Anita Gashi, grièvement brûlée, a perdu le foetus qu’elle portait le lendemain du drame. Brûlée à plus de 90% au troisième degré, elle est décédée des suites de ses blessures un mois après les faits. Elle n’a jamais pu être entendue.

Jeudi, l’accusé, âgé de 33 ans, a reconnu avoir mis le feu, mais affirmé qu’il s’agissait d’une tentative de fraude à l’assurance concertée avec sa compagne d’alors, sans volonté de la tuer.
“Aberrant”, “une pure invention”, a rétorqué l’avocat général, estimant que dans le logement social qu’occupait le couple, il n’y avait “aucun objet de grande valeur dans l’appartement qui aurait donné lieu à des dédommagements faramineux”.

Pour Cédric Lausmone, le mobile du crime ne réside pas “dans un contexte de violences conjugales - qui ne sont pas vraiment mises en évidence dans l’enquête” - ou dans “la volonté d’Anita Gashi de le quitter : elle voulait un second enfant de lui”.

L’avocat général a avancé une “hypothèse cynique”, celle d’un accusé qui a “voulu se débarrasser froidement de son épouse qui ne lui servait plus à rien, après avoir obtenu son fils et son titre de séjour !”
“Ce qui est insupportable dans sa version sournoise, c’est qu’il inclut Anita”, a souligné dans sa plaidoirie Me Samira Boudiba, conseil de la famille de la victime, qui a fait le déplacement en bus depuis la Serbie pour “venir assister au procès du meurtrier de leur fille et soeur.”

“En tuant Anita Gashi, il a tué une partie de son fils”, a quant à elle plaidé Me Zakia Ait Ali Slimane, avocate représentant les droits du garçon de sept ans, “plein de colère et de tristesse, qui a perdu sa mère, son petit frère et dont l’avenir est incertain.”

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