
Vous emballez les cadeaux à l’abri des regards et les cachez avec précaution. Le jour J, vous les installerez au pied du sapin et au réveil, la magie opérera, “le père Noël est passé !”. Mais avons-nous raison d’entretenir le mystère sur l’existence de ces personnages fictifs ?
“En évoquant le père Noël ou la petite souris, nous allions l’imaginaire et le réel: ils ne s’opposent pas, ils se complètent”, estime Angélica Aque, coache parentale. "D’un point de vue éducatif, cela fait partie du développement de l’enfant. S’il vous demande si le père Noël existe, vous pouvez lui retourner la question, il pourra se donner le temps de la réflexion et construire sa propre pensée.”
Mais existe-t-il un âge pour dire la vérité ? “Le sujet est sensible, car en ne disant rien ,certains parents ont l’impression de mentir. Entre 2 et 6 ans, l’enfant est dans une phase de pensée magique: croire au père Noel fait partie de cette exploration du monde symbolique.Le bon âge est celui du développement du cerveau. Vers 5-6 ans, il pourrait être amené à avoir des doutes.”
Au-delà du mythe, c’est la symbolique du personnage qui est essentielle. “Le père Noël est lié au pouvoir de l’imaginaire, à la générosité et à la convivialité; la petite souris se veut rassurante, l’enfant perd un morceau de lui, ce qui peut être perturbant. Ces personnages permettent de croire au merveilleux." Angélica Aque préfère préserver la magie plutôt que briser un rêve. “Cela peut être déconcertant pour un enfant de découvrir que tout cela n’existe pas.” Surtout si c’est un “grand” qui vend la mèche. “Il faut se dire que ces personnages sont liés à des périodes dans l’année et que d’une certaine façon, ils apportent une notion de temporalité et donc des repères pourapprendre à patienter jusqu’au jour J.”
Nous sommes tous de grands enfants
Découvrir la vérité peut aussi être vu comme une victoire plus qu’une perte d’innocence. L’enfant a grandi. “Il comprend différemment le monde et ce qui l’entoure" et même s’il n’y croit plus, les rituels peuvent perdurer. «Et n’oublions pas que nous, adultes, restons de grands enfants”, qui aimons rêver.