
Vous êtes malade et épuisé. Pourtant, “il est recommandé de faire de l’exercice pendant et après le cancer”, affirme Alexis Lion, chargé de direction de la Fédération Luxembourgeoise des Associations de Sport de Santé. Car ce serait bénéfique.
“Plusieurs études sur le sujet l’ont démontré, du moins pour certains cancers comme celui du sein ou du côlon.” Plus l’activité physique est commencée tôt (oupréservée) dans le parcours de soins, plus ses effets seront positifs.
L’Organisation Mondiale de la Santé préconise: 150 minutes d’activités d’aérobie par semaine, ajoutez-y de la musculation et des exercices d’équilibre. “Bien sûr, il faut adapter en fonction de son état et de sa fatigue. Le mieux est de demander un avis médical ou de se rapprocher de son oncologue.”
L’idéal est de pratiquer au moins 30 minutes par jour d’exercice cardiorespiratoire (marche, nage, vélo…), au moins cinq jours par semaine, en évitant de rester plus de deux jours consécutifs sans pratiquer. Au moins deux séances par semaine de renforcement musculaire modéré des membres inférieurs, supérieurs et du tronc : cela correspond, par exemple, au simple fait de porter les courses ou de monter et descendre les escaliers.
Des pratiques d’assouplissement et de mobilité articulaire deux fois par semaine : étirements maintenus 10 à 30 secondes et répétés deux ou trois fois, sans inconfort ni raideur. Des exercices d’équilibre peuvent être intégrés aux activités quotidiennes ou de loisir si vous êtes âgé de 65 ans et plus.

L’activité physique présente de nombreux bénéfices sur les plans psychique et physique : meilleure tolérance aux traitements, réduction de la fatigue, maintien ou normalisation de la composition corporelle, augmentation des capacités physiques, prévention contre l’anxiété et amélioration de l’estime de soi et de l’image corporelle.
L’activité physique est enfin reconnue comme un facteur d’allongement de l’espérance de vie et de réduction du risque de récidive. “Il faut savoir qu’au Grand-Duché, 1 décès sur trois est lié au cancer, qu’il y a actuellement 18.000 personnes malades et qu’on recense 3.400 nouveaux cas chaque année. Étonnamment, l’Association Luxembourgeoise des Groupes Sportifs Oncologiques (ALGSO) ne compte que 400 membres, il y a encore de la marge pour faire comprendre l’importance de l’activité physique face à la maladie.” La priorité étant de maintenir un mode de vie actif, pensez-y.
Selon la localisation de votre cancer, votre état physique, vos antécédents personnels de pratique ou votre niveau de tolérance à certains traitements, il peut être préférable de pratiquer une activité physique adaptée. “Au Luxembourg, trois associations existent, entre la Fondation Cancer, Think Pink et ALGSO, et proposent de l’activité physique adaptée. Ne négligez pas l’aspect social. Bouger et voir du monde, c’est important”, rappelle Alexis Lion.