
“Quand je me lève, je me sens épuisé(e) d’avance"; “J’ai l’impression de m’occuper de mes enfants en pilotage automatique"; “J’ai le sentiment de ne plus me reconnaître en tant que papa/maman.”
Épuisement physique et/ou mental, distanciation émotionnelle, effondrement du contrôle parental... Il n’est pas rare qu’Angélica Aque, formatrice spécialisée dans la petite enfance en France et au Luxembourg, rencontre des parents à bout de force.
“Souvent ils viennent pour une problématique liée à leur enfant comme un refus alimentaire, des colères, des troubles du sommeil, au final on s’aperçoit que c’est l’adulte qui a besoin d’un coup de pouce.” Dans ce cas, on parle de burn out parental. “Et les hommes sont aussi concernés. Certains me disent qu’ils en ont marre d’être parents ou qu’ils n’éprouvent plus de plaisir à l’être.”

Un test à partir de questions précises permet de mettre un mot sur ce malaise. “J’utilise souvent la métaphore de l’iceberg, il y a ce que l’on voit et ce qui se cache en-dessous, et ça peut être très profond.”
Des solutions existent pour améliorer les choses: “Déjà, la prise de conscience est une étape déterminante, puis on va tenter d’alléger la charge mentale en acceptant, par exemple, de ne pas tout contrôler.” La femme travaille, fait les courses, le ménage, les devoirs, le repas... “On doit arrêter de se mettre autant de pression.”
Ce burn out peut se déclencher lorsque l’enfant est petit mais aussi plus tard, même à 10 ans.“Les conséquences ne sont pas à prendre à la légère car il y a des répercussions sur la santé mentale du parent.”
Rendre la parentalité plus légère est possible, heureusement. Des groupes de parents existent, l’entourage peut aussi être un soutien. “Le parent parfait n’existe pas. Tout le monde a besoin de souffler, de prendre du temps pour soi. Acceptez vos faiblesses du moment et osez demander de l’aide pour retrouver l’équilibre et les ressources nécessaires.”