Le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu a promis mercredi "des ruptures", "sur le fond" et "pas que sur la forme", lors de la cérémonie de passation de pouvoirs à Matignon, où il a assuré qu'il n'y avait "pas de chemin impossible" pour sortir de la crise politique.

Après avoir remercié son prédécesseur François Bayrou pour son "extraordinaire courage", le nouveau locataire de Matignon a promis d'être "plus créatif", "plus sérieux dans la manière de travailler avec nos oppositions", alors que la coalition gouvernementale sortante est privée de majorité à l'Assemblée nationale.

"On va y arriver", a-t-il lancé, promettant de recevoir les forces politiques "dans les tout prochains jours".
L'ancien ministre des Armées, très proche d'Emmanuel Macron, s'est contenté d'un discours très court - moins de cinq minutes - pour sa prise de fonctions, prônant "l'humilité" et "la sobriété" face à "cette instabilité et la crise politique et parlementaire que nous connaissons".

"Il va falloir des ruptures, et pas que sur la forme, pas que dans la méthode (...) Des ruptures aussi sur le fond", a-t-il prôné.

Le nouveau locataire de Matignon a dit vouloir "mettre fin" au "décalage entre la vie politique du pays et la vie réelle", devenu selon lui "préoccupant".

Autre "décalage" soulevé par l'ex-ministre des Armées, celui qui existe "entre la vie politique intérieure et la géopolitique globale" : "On ne pourra pas continuer ce décalage éternellement parce qu'évidemment il nous rattrapera", a-t-il lancé, faisant écho aux développements des dernières heures sur la scène internationale, entre les frappes israéliennes au Qatar mardi et l'intrusion de drones en Pologne.

Quelques instants plus tôt, François Bayrou lui avait assuré que son "aide" lui était "acquise à tout instant" pour "rassembler" plus largement. "Je ne crois pas une seconde que notre pays va rester éternellement dans les divisions, les injures, la violence", a assuré le patron du MoDem dans un discours lui aussi très bref.

Nommé mardi soir par le président de la République après l'échec du vote de confiance demandé par M. Bayrou à l'Assemblée nationale lundi, Sébastien Lecornu a été chargé par Emmanuel Macron de "consulter" les forces politiques en vue de trouver des "accords" pour préserver la "stabilité institutionnelle" du pays.

Plusieurs chefs de parti et de groupe parlementaire, dans un premier temps ceux du bloc central, ont déjà rendez-vous à Matignon dans la journée de mercredi, ont indiqué plusieurs sources au sein de l'exécutif et des partis.