Les autorités malaisiennes ont gelé près de 100 comptes bancaires appartenant à un conglomérat accusé de gérer des foyers d'accueil où des centaines d'enfants auraient été abusés, a annoncé mardi la police.

Les enquêteurs ont perquisitionné 20 foyers situés dans deux Etats de Malaisie, arrêté 171 personnes dont des professeurs de religion et des éducateurs. Ils ont également secouru 402 mineurs victimes de graves agressions physiques et sexuelles, et forcés par le personnel à s'agresser sexuellement entre eux.

Les investigations se concentrent sur le groupe Global Ikhwan Services and Business (GISB), ayant des liens avec la secte islamique interdite Al-Arqam. Le chef de la police malaisienne, Razarudin Husain, a déclaré mardi que les autorités avaient gelé 96 comptes liés au groupe contenant environ 124.000 dollars. "Nous avons également saisi huit véhicules liés à cette compagnie", a-t-il ajouté.

Après les perquisitions menées par la police, GISB avait initialement nié toutes les allégations d'abus et déclaré même qu'elle ne gérait pas les foyers d'accueil dans les Etats de Selangor et Negeri Sembilan.

"Un ou deux cas de sodomie"

Mais le directeur d'un conglomérat malaisien gérant des foyers où des centaines d'enfants auraient été abusés a admis samedi "un ou deux cas de sodomie", tout en niant les allégations d'abus massifs d'enfants.

"Il y a eu un ou deux cas de sodomie, mais pourquoi tout mettre dans le même sac ?", a déclaré le PDG du groupe Global Ikhwan Services and Business Holding (GISBH), Nasiruddin Ali, gérant les foyers d'accueil.

Les enquêtes et les examens médicaux effectués jusqu'à présent montrent qu'au moins 13 mineurs ont été victimes d'abus sexuels, a déclaré M. Razarudin la semaine dernière.

Le scandale a suscité des inquiétudes sur le sort des enfants placés dans foyers d'accueil et sur la réglementation des organisations caritatives en Malaisie.

Le GISB, selon son site internet, gère des entreprises allant de supermarchés à des restaurants et opère dans plusieurs pays, dont l'Indonésie, la France et le Royaume-Uni.

La police pense que les mineurs hébergés dans les foyers sont tous des enfants de membres du GISB.