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La réforme des retraites continue de diviser au Luxembourg. La Chambre des salariés, qui espérait une autre issue au débat, est déçue des mesures présentées par le gouvernement.
Quelques points positifs, mais un rejet du projet global. Voilà comment résumer la réaction de la Chambre des salariés à la réforme des retraites.
Présentée par le gouvernement en septembre, et lancée dans tout le processus législatif pour la faire appliquer dès 2026, la loi a nourri la "profonde déception" de la CSL (et des syndicats). Notamment vis-à-vis de la consultation menée pendant un an et conclue par Luc Frieden, dont le gouvernement a coupé la poire en deux en septembre, faisant de nombreux insatisfaits et déçus.
"Un modèle décisionnel tripartite, pourtant éprouvé depuis des décennies, a été écarté au profit d’une approche qui ne respecte ni l’esprit ni les exigences d’un dialogue social équilibré" attaque la Chambre des salariés.
Au rayon des (quelques) satisfactions, la CSL relève la hausse des cotisations, qui va financer le système quelques années de plus (mais qui fera baisser votre salaire en 2026). Elle se dit également satisfaite du maintien de l'allocation de fin d'année (le gouvernement a consenti à cet effort, alors que la réforme de 2012 prévoyait d'y toucher) et les conditions plus larges pour faire valoir ses années d'études.
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Ces quelques bons points distribués par la CSL ne lui font évidemment pas oublier les mesures les plus impopulaires. Dont l'allongement de la durée obligatoire de cotisation : huit mois de plus, qui seront progressivement ajoutés dès 2026. "La responsabilisation exclusive des seuls assurés,
combinée à un rejet quasi général au niveau sociétal et à un rendement financier négligeable, laisse clairement entendre que cette mesure est inefficace pour assurer la pérennité du régime général" tonne la Chambre présidée par Nora Back.
La création d'une "pension progressive" est elle perçue comme une mesure inefficace, lourde, dépendante du bon vouloir des employeurs et sera sous-utilisée.
La réforme a également le défaut de ne pas revoir la pension minimale, alors même que la question du risque de pauvreté se pose à ce niveau de revenus.
Selon la Chambre des salariés, les autres mesures proposées (moins d'impôts pour les travailleurs qui repoussent volontairement leur retraite / abattement fiscal pour les investissements au 3e pilier de la retraite) bénéficieront surtout "aux hauts revenus" et seront donc très inégalitaires.
Le projet de loi reste lancé dans sa procédure au sein de la Chambre des députés. Le gouvernement espère pouvoir le faire voter rapidement, pour une entrée en vigueur dès le 1er janvier 2026.