Dans un entretien accordé à RTL, la nouvelle ambassadrice américaine en dit plus sur son parcours qui l'a menée au Luxembourg et sur les parallèles qu'elle voit entre les États-Unis et le Grand-Duché.

Stacey Feinberg, la nouvelle ambassadrice américaine au Luxembourg, affirme que son arrivée au Grand-Duché est le fruit d'un choix personnel et non d'une coïncidence politique. Dans sa première interview accordée à RTL, l'ancienne entrepreneuse et investisseuse a décrit le Luxembourg comme le « joyau de l'Europe » et a expliqué qu'elle avait personnellement fait pression sur le président américain pour obtenir son nouveau poste.

Elle décrit le pays comme magnifique, sûr, tourné vers les affaires et largement en phase avec les valeurs américaines.

Bien qu'elle ne soit jamais venue au Luxembourg avant de prendre ses fonctions, ses premiers jours dans le pays ont confirmé ses attentes.

Une carrière atypique

Stacey Feinberg n'est pas une diplomate de carrière, mais elle est convaincue que c'est précisément son parcours professionnel varié qui la qualifie pour ce poste.

Son CV est tout aussi varié, allant de la négociation de contrats juridiques au travail dans l'industrie du divertissement, en passant par la gestion d'un fonds spéculatif et l'ouverture de bars sportifs à travers les États-Unis. Elle a également investi massivement dans des start-ups, en particulier celles dirigées par des femmes qui ont reçu moins de soutien après une interruption de carrière ou en raison d'un manque de capital d'amorçage.

Elle a beaucoup appris de son père, avocat spécialisé dans le droit du sport, qui l'a emmenée partout dès son plus jeune âge, du Super Bowl aux Jeux olympiques, et qui lui a également présenté le jeune Donald Trump en 1985, alors qu'il travaillait encore dans l'immobilier.

Aujourd'hui, elle considère Trump comme un ami personnel et un « homme merveilleux ».

Stacey Feinberg a déjà rencontré le Premier ministre Luc Frieden et, selon ses propres termes, elle est impressionnée par son « style de PDG », en particulier par son affinité pour le monde des affaires.

Lorsqu'on lui a demandé si le Premier ministre et le président Trump avaient des méthodes similaires, elle a répondu: « je vois de merveilleux parallèles entre le Premier ministre et notre président. » Selon elle, tous deux ont des instincts comparables et reconnaissent l'importance d'apporter l'expertise du secteur privé au gouvernement.

L'ambassadrice espère mettre à profit sa propre expérience dans le monde des affaires pour approfondir la coopération transatlantique, en particulier dans les secteurs d'avenir où le Luxembourg est déjà très performant : l'espace, les satellites, les centres de données et l'intelligence artificielle.

« Toutes les industries d'avenir sont déjà présentes aujourd'hui au Luxembourg », a déclaré la diplomate.

Dans le même temps, elle souhaite simplifier l'accès des entreprises américaines au Luxembourg et aider les entreprises du Grand-Duché à s'implanter et à se développer sur le marché américain.

RTL

© Maison du Grand-Duc

Sécurité et Charlie Kirk

Sur le sujet de la sécurité, elle s'est montrée plus réservée : lorsqu'on lui a demandé si les États-Unis défendraient le Luxembourg et l'UE en cas d'agression directe de la Russie, elle a répondu qu'elle ne pouvait que « spéculer » et n'a donc donné aucune garantie.

Elle a toutefois souligné que Trump s'attachait à résoudre rapidement les conflits: « tout ce que je peux vous dire, c'est que le président Trump est le président de la paix. Il veut mettre fin à toutes les guerres, en particulier celle entre l'Ukraine et la Russie. »

Avant de pouvoir prendre ses fonctions au Grand-Duché, Stacey Feinberg a dû être entendue par le Sénat et confirmée dans ses fonctions. Elle y avait déclaré vouloir informer le Luxembourg du danger que représente la Chine, une déclaration qui avait suscité des réactions de la part de l'ambassade de Chine et du ministre des Affaires étrangères Xavier Bettel, qui avait souligné que le Luxembourg n'avait pas besoin d'être « informé ».

L'ambassadrice a maintenu son message, bien que dans des termes plus prudents. Les États-Unis continueront à rechercher le dialogue avec la Chine et conseilleront à leurs partenaires de faire de même, mais elle met en garde contre les risques dans les domaines de la protection des données, des infrastructures critiques et de la sécurité lorsque des acteurs européens coopèrent avec des entreprises chinoises.

Stacey Feinberg a également évoqué sa relation étroite avec l'activiste conservateur Charlie Kirk, fondateur de Turning Point USA, qui a été abattu en septembre. Elle a été l'une des premières à soutenir son organisation, qu'elle a découverte grâce à Donald Trump Jr. et à ses propres enfants, qui, selon elle, étaient soumis à des limites idéologiques de plus en plus restrictives dans les universités américaines d'élite, telles que Harvard et Yale.

Selon Stacey Feinberg, ses dons étaient motivés par un engagement en faveur de la liberté d'expression et non par des considérations politiques partisanes: « on enseignait aux étudiants ce qu'ils devaient penser, et non comment penser. » Kirk lui rappelait un philosophe autodidacte qui citait souvent Platon et Aristote et défendait des valeurs telles que la règle d'or, la vie de famille et le respect mutuel.

Kirk avait vécu comme un « saint » et était mort comme un « martyr », et elle sentait que sa présence continuerait à l'accompagner ici, au Luxembourg.
 Et « peut-être » Kirk avait-il même contribué à lui faire obtenir son poste au Luxembourg, selon l'ambassadrice.

Malgré son enthousiasme pour le Luxembourg, Stacey Feinberg ne se fait aucune illusion quant à la complexité de sa tâche. Ses objectifs comprennent l'amélioration des conditions pour les entrepreneurs, un soutien accru aux entreprises dirigées par des femmes et le renforcement du commerce bilatéral.

Mais en diplomatie, une mission n'est jamais considérée comme « achevée ». « On veut toujours aller plus loin et accomplir davantage », dit-elle, une philosophie qui semble complètement correspondre à sa propre carrière.

Retrouvez l'interview de Stacey Feinberg (en anglais) sur RTL Télé:

Interview with the new US Ambassador
Stacey Feinberg sees 'wonderful parallels' between Frieden and Trump