Mardi matin a débuté devant la chambre criminelle du Tribunal d'arrondissement de Luxembourg le procès d'une agression mortelle à l'arme blanche à Bonnevoie en janvier 2021.

Le 26 janvier 2021, en début de soirée, une rixe à l'arme blanche a éclaté à Bonnevoie. Il s'agissait en fait d'une querelle entre jeunes au sujet d'une vente de cannabis qui a dégénéré. L'un d'eux a succombé à un coup de couteau en plein cœur.

Le procès des deux auteurs présumés a donc débuté mardi. Ils sont poursuivis pour meurtre et coups et blessures volontaires.

Un deal de drogue à Bonnevoie

Deux mineurs, dont l'accusé principal, passent l'après-midi ensemble. Ils se connectent à l'application OmeTV, qui crée des connexions aléatoires dans le monde entier.

Mais cette fois, ils sont connectés à un homme qui parle luxembourgeois mais ne montre pas son visage. C'est le second accusé, qui s'était connecté avec deux autres copains via sa PlayStation, dont la future victime.

Cette dernière reconnaît le copain du principal accusé et arrange avec lui un deal de drogue à Bonnevoie via Snapchat.

Une altercation physique s'ensuit assez rapidement. La future victime, munie d'une matraque, frappe le copain de l'accusé principal, qui tombe à terre, tandis que les deux futurs accusés sont eux-mêmes en désaccord et se bagarrent.

Pour avoir déjà été agressé à deux reprises à Bonnevoie, l'accusé principal avait emmené un couteau avec lui, selon son témoignage. Il aurait seulement sorti le couteau et l'aurait tenu devant lui lorsque la victime s'est avancée vers lui pour chasser les rivaux qui ne voulaient pas payer leur drogue.

"Pigeon, va te faire foutre!" a-t-il crié en brandissant le couteau. Mais il aurait reçu un tel coup au visage qu'il avait presque perdu connaissance. Pris de panique, il a frappé avec le couteau sans se rendre compte qu'il avait touché quelqu'un.

Tout est allé très vite: la blessure de la victime était profonde de huit centimètres et le couteau s'était enfoncé jusqu'au cœur. La victime a reculé de quelques pas et s'est effondrée.

Le principal accusé aurait une réelle empathie, selon un psychiatre

Le deuxième accusé présentait également une blessure à l'arme blanche moins grave à l'aine. Il a reçu des points de suture à l'hôpital. Cependant, l'accusé principal a nié avoir poignardé le coprévenu. Les deux ont néanmoins gardé leurs distances dans le box des accusés mardi.

Les experts n'ont pas pu exclure l'utilisation d'un second couteau. Mais aucun autre couteau n'a été retrouvé. Le psychiatre a estimé que le principal accusé regrettait ce qui s'était passé, éprouvait une réelle empathie pour la famille de la victime et ne risquait pas de régresser à nouveau.

Le copain du principal accusé, qui voulait vendre de la drogue et était impliqué dans la bagarre, comparaîtra devant un juge pour mineurs après la fin de ce procès.

La famille de la victime s'est constituée partie civile et réclame 500.000 euros de dommages et intérêts.

Le procès se poursuivra mercredi après-midi avec l'audition d'autres témoins.

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