
Beaucoup de questions restent ouvertes après la mort d'un jeune de 18 ans dans une bagarre à l'arme blanche à Bonnevoie, il y a une semaine. La délinquance juvénile inquiète les autorités.
Il semble que la propension à la violence chez les jeunes et l'organisation de bandes soient des phénomènes en expansion au Luxembourg également. C'est pour en débattre qu'une séance extraordinaire réunissant les autorités communales de la Ville de Luxembourg, le ministre de la Sécurité intérieure, Henri Kox, et la police judiciaire, avait été convoquée lundi soir.
Quand on parcourt les rues du quartier de Bonnevoie, la nervosité est perceptible. Il y a une semaine, le jeune Rafael, 18 ans, était attaqué à l'arme blanche par deux mineurs. Il n'a pas survécu à ses blessures. Les auteurs présumés sont âgées de 15 et 17 ans. Au moins l'un d'eux était déjà connu de la police judiciaire.
La semaine dernière a d'ailleurs été très mouvementée en matière de délinquance juvénile: un incident au Kirchberg impliquant des mineurs, qui ont menacé un chauffeur de bus, le drame de Bonnevoie et une autre agression au couteau par un mineur jeudi dans le quartier de la Gare.
"INTERROMPRE LA SPIRALE DE LA VIOLENCE"
De nombreux questions surgissent, sur le contexte, mais aussi sur la manière dont on a pu en arriver là, déclare la bourgmestre de Luxembourg, Lydie Polfer.
"On constate une forte propension à la violence et je pense que c'est le moment d'aborder le sujet. Avec eux, pour montrer aux jeunes: nous vous entendons, venez, nous allons voir ensemble pour en parler. N'importe comment, il faut interrompre la spirale de violence."
C'est un problème qui est pointé du doigt depuis longtemps, selon la bourgmestre.
"Jusqu'à présent, cela ne s'était pas encore terminé de manière aussi dramatique. Mais cela ne tient qu'à un fil et dans plusieurs cas, avec un peu de malchance, la situation aurait pu aussi basculer."
PEUR ET COLÈRE
Toutes les instances doivent collaborer: police, justice, travailleurs sociaux et même l'école. Il faut aussi discuter de la situation actuelle avec les jeunes, car les premiers actes de violence apparaissent dès l'école primaire.
"Nous avons déjà entendu cela aussi. Il n'est jamais trop tôt pour commencer à thématiser cela. Avec eux évidemment. Pas contre eux, avec eux."
Parce que l'émotion reste grande dans le quartier.
"Et il y a aussi la peur derrière tout ça. La peur et la colère. Il faut craindre les appels à la vengeance. Cela n'aidera évidemment pas. J'ai également été contactée par des parents, qui m'ont dit que c'était bien que leur enfant ait été au terrain de basket, sinon il aurait peut-être été présent. Là, on ressent la peur et là aussi des solutions sont demandées."
Le message des autorités communales est clair: la violence à ce niveau, quelle que soit la situation, est inacceptable.
Le reportage en langue luxembourgeoise: