Une tribune publiée par le docteur et député démocrate Gérard Schockmel dans le Lëtzebuerger Wort a suscité de vives réactions ce week-end. L’élu y dénonce le féminisme contemporain et critique l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution. La présidente du DP, Carole Hartmann, précise qu’il ne s’exprimait pas au nom du parti.

La commission parlementaire compétente a récemment donné son feu vert à l’inscription de la liberté d’interrompre une grossesse dans la Constitution. Une décision qui ne fait pas l’unanimité : le député démocrate Gérard Schockmel s’y est vivement opposé dans une tribune publiée samedi dans le Lëtzebuerger Wort.

Dans son texte, le député du DP dénonce ce qu’il décrit comme une "idéologie impitoyable", selon lui dominante dans le débat public, qui opposerait "la moitié de la population (les femmes) à l’autre moitié (les hommes)". Il affirme que ce "féminisme" contribuerait à polariser et radicaliser la société, menaçant la cohésion sociale.

Schockmel évoque aussi une "discrimination systématique à l’égard des hommes", une "promotion forcée" des femmes à des postes de responsabilité et un "diktat du féminisme".

Sur la question de l’interruption volontaire de grossesse, il estime qu’un avortement sans sanction jusqu’à la 12ᵉ semaine, comme le prévoit actuellement la loi, serait « problématique », car il priverait l’embryon de son droit à la vie. Selon lui, inscrire cette disposition dans la Constitution reviendrait à instrumentaliser le texte fondamental à des fins de "politique symbolique".

Le DP prend ses distances

La présidente du Parti démocrate, Carole Hartmann, a réagi auprès de RTL Luxembourg en soulignant que Gérard Schockmel n’avait pas écrit cet article au nom du parti. Elle précise qu’il existe des divergences d’opinions au sein du DP et que la liberté d’expression individuelle doit être respectée.

Les positions exprimées dans cette tribune ne reflètent pas la ligne historique du parti sur l’avortement ou le féminisme, mais les opinions de Schockmel étaient connues et déjà discutées en interne, ajoute-t-elle.

La ministre de l’Égalité et de la Diversité, Yuriko Backes, également issue du DP, s’est quant à elle dite "attristée" qu’un tel texte ait été publié en 2025, en début de week-end.

Des réactions au-delà du DP

Les réactions politiques n’ont pas tardé. La coprésidente des Verts, Stéphanie Empain, a exprimé son indignation sur les réseaux sociaux, tandis que le député de déi Lénk, Marc Baum, a jugé que cette tribune montre "le long chemin qu’il reste à parcourir avant de vivre dans une société réellement égalitaire".