La cyberattaque qui a touché les services de Post mercredi dernier n'est que la partie émergée de l'iceberg : ces assauts numériques sont en réalité très nombreux au Luxembourg.

Quelques jours après la cyberattaque de Post, qui a paralysé les réseaux de télécommunication, la House of Security nous explique que ces incidents sont plus courants qu'ils n'en ont l'air.

L’objectif des auteurs de l’attaque semblait être de paralyser le système, sans chercher à voler des données, selon Pascal Steichen, directeur de la House of Cybersecurity, dans une interview à RTL. Il s’agirait selon lui d’une attaque majeure, dans la mesure où les services de télécommunication sont conçus pour rester opérationnels, même avec des systèmes de secours.

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Pascal Steichen, directeur de la House of Security. / © RTL

L’identité des attaquants et leurs motivations exactes restent inconnues à ce stade. Le directeur de la House of Cybersecurity prévient que l’analyse prendra du temps, en raison de la complexité des systèmes numériques actuels, construits par couches successives. Les spécialistes devront examiner chaque couche et les connexions entre elles, un travail de longue haleine donc.

Des milliers d’attaques par an

La House of Cybersecurity accompagne les entreprises victimes d’attaques informatiques. Pascal Steichen évoque des milliers de cas par an au Luxembourg, dont 30 à 40 sont qualifiés de graves. Toutefois, seules une ou deux attaques sont rendues publiques, car, selon lui, "personne ne veut que cela se sache".

La majorité des cyberattaques proviendraient de Russie ou de Chine, souvent sponsorisées par ces États. Mais il est difficile d’en être certain, car les hackers peuvent dissimuler leur origine en passant par d’autres pays.

Si l’argent est souvent le moteur de ce genre d’attaques (vols de données), certains cas ont une dimension géopolitique ou sont le fait de hacktivistes, qui cherchent avant tout la gloire personnelle.

Le Luxembourg compte toutefois tirer les leçons de cette attaque "sophistiquée" qui a révélé la "fragilité" du système, a estimé le Premier ministre Luc Frieden.