La reconnaissance de l'Etat de Palestine par des dizaines de pays lundi sera "un moment clé" sur le long chemin vers une paix au Proche-Orient, estime auprès de l'AFP le Premier ministre luxembourgeois Luc Frieden, qui sera à New York pour apporter la voix de son pays.
En pleine guerre à Gaza, le Luxembourg, un des pays fondateurs de l'UE, s'associera à l'initiative franco-saoudienne visant à reconnaître la Palestine, lors d'un sommet en marge de l'assemblée générale de l'ONU.
La "Déclaration de New York", qui entend redonner du souffle à une paix bâtie sur la solution à deux Etats, Israël et Palestine, est rejetée par une dizaine de pays --dont les Etats-Unis et Israël--, mais majoritairement soutenue par la communauté internationale.
Dans un entretien avec l'AFP à Luxembourg, Luc Frieden confirme qu'il sera lundi à New York parmi les chefs d'Etat et de gouvernement apportant ce soutien aux Palestiniens.
"Je voudrais que les peuples israélien et palestinien gardent l'espoir de pouvoir un jour vivre en paix", déclare ce dirigeant chrétien-social.
A ses yeux la Déclaration de New York sera "un moment clé dans ce processus, (...) un pas important dans une longue marche vers une paix et une stabilité dans la région".
"Tout ce que nous faisons n'est pas contre la population israélienne, mais est destiné à faire cesser les atrocités que nous voyons à Gaza", insiste-t-il.
Après l'étape de New York, il restera à s'assurer que le plan de paix soit bien mis en œuvre, ce qui passe, rappelle-t-il, par la fin de l'exercice du pouvoir sur la bande de Gaza par le mouvement islamiste Hamas, et l'organisation d'élections par l'Autorité palestinienne.
"On va voir lundi ce que diront les pays arabes. Le fait qu'ils condamnent le Hamas est nouveau. Le Hamas doit partir et les pays arabes doivent nous aider à le réaliser", poursuit le chef du gouvernement luxembourgeois.
Il y a une semaine, le texte préparé par la France et l'Arabie Saoudite a été adopté par l'Assemblée générale de l'ONU, par 142 voix pour, 10 voix contre et 12 abstentions. Dans l'Union européenne, seule la Hongrie a voté contre, et la République tchèque s'est abstenue.
Luc Frieden a par ailleurs apporté son soutien aux nouvelles sanctions contre Israël proposées cette semaine par la Commission européenne.
"S'ils ne nous écoutent pas, malheureusement nous devons aller dans la direction des sanctions", a-t-il dit à propos du gouvernement de Benjamin Netanyahu.
Ces sanctions, d'ordre commercial et consulaire, ont toutefois peu de chances d'être retenues par l'UE en raison des divisions parmi les Vingt-Sept.