La manifestation des syndicats, organisée ce 28 juin à Luxembourg-ville, a été l'une des plus grandes des dernières années.

Même en prenant tout le recul qui s'impose, impossible de ne pas reconnaître le coup de force réalisé par les syndicats ce samedi.

Avec près de 25.000 manifestants rassemblés à Luxembourg-ville (environ 14.000 selon la police) le "front" construit par l'OGBL et le LCGB a prouvé qu'il pouvait encore servir de contre-pouvoir puissant face à une coalition libérale. "La plus libérale depuis 30 ans" assure même Nora Back. "Il y avait beaucoup de jeunes, il y avait de la couleur, il y avait de la diversité" s'est-elle réjouie en descendant de l'estrade, encore sous le coup de l'émotion.

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"La plus libérale depuis 30 ans" assure même Nora Back. Rejoints par les syndicats des pays voisins et de nombreux sympathisants, ainsi que par l'opposition luxembourgeoise, les syndicats se sont peut-être bien replacés sur une position plus équilibrée dans le modèle social luxembourgeois.

Alors que la place du gouvernement avait grandi, et que les récentes réformes annoncées prenaient un virage libéral, comme la réforme des retraites ou les horaires d'ouverture des commerces.

"Évidemment, on ne va pas lâcher"prévient la présidente de l'OGBL, ragaillardie par cette journée de mobilisation, qu'elle ne qualifie pas de "victoire" mais qui marque une étape importante dans la lutte syndicale.

"Frieden, ta réforme, on n'en veut pas" scandaient les manifestants, mobilisés notamment pour les pensions.  "Je ne me vois pas travailler cinq ans de plus" nous explique Elisabetta, proche de la retraite après avoir mis les pieds dans le monde du travail à l'âge de 15 ans. "C'est pour les jeunes, pour nos enfants et nos amis, pour ceux qui ne veulent pas que toute leur vie tourne autour du travail" nous confiaient d'autres. "J'ai des amis qui ont bossé 40 ans, sans jamais prendre de jours de maladies, et qui aujourd'hui ne peuvent même plus dormir tellement ils sont abîmés" témoigne Antonio, venu manifester avec sa compagne.

Pour savoir s'ils ont été entendus, il faudra attendre la présentation du rapport sur le débat des retraites.

Puis le 9 juillet, date supposée d'une rencontre entre le gouvernement, le patronat et les syndicats. Concernant ce 9 juillet, "on va se concerter" a glissé Patrick Dury. "Nous sommes ouverts aux discussions" a ajouté Nora Back. "C'est même le modèle que nous revendiquons depuis le début, avoir de vraies discussions, et pas une direction déjà donnée par le gouvernement."