La structure d'accueil spécialisée se trouvera au Val St. Croix à Luxembourg en raison de sa situation centrale.

Alors que le pays ne dispose pas encore d'un tel établissement, la ministre de l'Égalité des genres et de la Diversité a dévoilé durant la Commission parlementaire consacrée à la famille un projet servant à accueillir les victimes de violences. Cette structure d'accueil ouvrira ses portes fin avril au Val St. Croix à Luxembourg-ville.

Ce service s'occupera de victimes mineures et majeures, qui pourront bénéficier d'une aide, notamment psychologique, totalement spécialisée avec des espaces leur permettant de se reposer. Les personnes hébergées pourront recevoir la visite d'un médecin, d'une assistante sociale ou d'une infirmière afin de déterminer les premiers besoins. La police ainsi que le Parquet pourront également s'y rendre dans le cadre de l'enquête concernant les violences.

La structure bénéficiera d'un emplacement central, pas trop loin des hôpitaux et facile d'accès grâce notamment aux transports en commun.

Réticences de l'opposition

Le projet n'est pas du tout soutenu par l'opposition comme le montre très bien la députée Joëlle Welfring (déi Gréng) qui a peur que les autorités ne détiennent pas totalement l'expertise dans ce domaine, même si elle existe déjà à d'autres endroits du pays: "de nombreuses associations existent au Luxembourg, comme 'La Voix des Survivantes' qui a déjà publié ses revendications, et je ne sais pas dans quelle mesure leurs expériences ont été observées et inclues dans le projet, pourtant je l'ai déjà dit, il faut absolument écouter ces personnes et s'inspirer d'elles et de leur vécu sur le terrain".

Selon les statistiques officielles, chaque année un peu plus de 1.000 personnes sont victimes de violences domestiques. Pour Claire Delcourt (LSAP), "la réalité doit être bien plus élevée, et il est souvent difficile de démontrer les faits. Les victimes ne sont pas toujours motivées pour porter plainte, les moyens sont limités. J'ai déjà travaillé dans le domaine du viol sexuel et je peux vous dire qu'il est parfois très compliqué de relever certains indices ou traces et d'en faire le suivi".

La structure du Val St. Croix est une première phase d'un projet-pilote. Yuriko Backes espère qu'un accueil et une assistance 24h/24 pourront être proposés l'année prochaine. Un budget d'un millions d'euros a été alloué à l'établissement pour cette année.