Tous les partis se sont prononcés sur la possible réforme des retraites envisagée au Luxembourg. Du côté de la ministre, donc du gouvernement, quelques limites seulement ont été posées. On fait le point.

Écouter tout le monde, mais ne pas se prononcer tout de suite. C'est ce que le gouvernement luxembourgeois a choisi de faire ce 19 mars lors du débat de consultation sur les retraites organisé à la Chambre des députés.

Après une longue journée de prises de parole des différents partis, la ministre de la Sécurité sociale Martine Deprez, architecte du débat, n'a pas donné de direction claire. Tout juste s'est-elle contentée de donner un court horizon au projet : ne pas toucher à l'âge légal de 65 ans et ne pas toucher aux droits des personnes déjà retraitées. "Nous pouvons confirmer qu'en tant que gouvernement, nous ne voulons pas modifier l'âge légal de la pension. Il restera fixé à 65 ans."

Elle a toutefois rappelé la menace qui pèse sur les retraites luxembourgeoises : le nombre de pensionnés va augmenter et les cotisations actuelles des travailleurs ne suffiront plus pour financer le système. Les dernières prévisions de l'IGSS, négatives, annoncent un système déficitaire dès l'année 2026.

Pour ne pas faire disparaître les quelque 27 milliards d'euros de la réserve des pensions, censée protéger les retraites en cas de coup dur, les partis d'opposition comme de gouvernement conviennent qu'il faut agir. "Ne rien faire n'est pas une option" a affirmé Martine Deprez. Mais des options, il y en a : réduire les dépenses du système (donc les retraites), augmenter les recettes (donc taxer davantage), inciter ou forcer à travailler plus longtemps...

Avant de trancher, l'heure est encore à l'écoute : le débat se poursuivra jusque fin avril avec trois autres tables rondes rassemblant plusieurs experts.