Violence domestique, abus sexuels, torture psychologique: c'est une réalité quotidienne pour des femmes, des enfants et parfois même des hommes, ici aussi, au Luxembourg
C'est pourquoi l'association "La Voix des Survivant(e)s" a remis à la Chambre des députés ses propositions de réforme. Une action menée dans l'espoir de faire changer les choses.
"La Voix des Survivant(e)s" est une association de victimes pour des victimes. Ce sont des femmes et des hommes qui ont, elles-mêmes et eux-mêmes, été victimes de violence domestique ou d’abus sexuels et qui ont décidé de ne plus se taire. Parmi eux se trouvent également des femmes avocates, qui ont utilisé non seulement leur expérience personnelle, mais aussi leur expertise juridique pour élaborer un projet de réforme très concret.
La pétition 3409, clôturée le 3 janvier avec 5.009 signatures, a clairement montré que les citoyennes et les citoyens souhaitent que la lutte contre les violences basées sur le genre soit une priorité essentielle.
Les propositions sont claires: des sanctions plus lourdes pour les auteurs, plus de protection pour les victimes, une nouvelle juridiction spécialisée sur ces questions, un centre national pour les victimes et des droits précis pour les enfants qui subissent. Ana Pinto, présidente de l'association:
"L’une des lois que nous souhaitons absolument modifier aujourd’hui est par exemple la loi sur le sursis, votée en 2018. C'est-à-dire que quelqu'un qui vole un kilo de pommes de terre chez Cactus aura le même sursis que quelqu'un qui viole un enfant, une femme, un homme. Enfin plus ou moins, l'un obtient un peu plus de sursis que l'autre, mais il obtient un sursis si c'est la première fois. Nous ne pouvons absolument pas le supporter et nous voulons absolument que cela disparaisse!"
Un autre problème est le temps qui passe avant qu'il y ait un procès, comme l'explique Stéphanie Makoumbou, avocate et membre de l'association:
"La durée des procédures au Luxembourg est vraiment énorme, j’avais déjà des cas, où des clientes sont venues me voir pour porter plainte contre l’auteur des faits. Et pourtant aujourd’hui on est en 2025, la procédure a commencé en 2019/2020, et on est toujours au stade de l’instruction. La durée des procédures est beaucoup trop longue au Luxembourg. 5 ans pour être aujourd’hui même pas devant le juge et même pas avoir l’assurance que l’auteur des faits sera condamné, c’est terrible."
Le texte de l'association est déjà soutenu par plusieurs partis et dans le cadre du Plan d'action national contre la violence, le gouvernement a annoncé la création d'un centre pour les victimes. La Voix des Survivant(e)s demande à être impliquée dans la création de ce centre.