
© Anne Wolff
Selon son président, Charel Weiler, il n'appartient pas à la Commission spéciale Caritas d'éclaircir la question de la responsabilité, sa mission est d'élaborer des pistes pour qu'une telle fraude ne se produise plus.
La Commission spéciale de la Chambre, mise en place pour faire la lumière sur l'affaire Caritas, n'a pas encore trouvé la réponse à la question clé de savoir comment 61 millions d'euros ont pu disparaître. Mais le président actuel de la Commission spéciale, le député CSV Charel Weiler a affirmé lundi sur RTL qu'il n'appartient pas à la Commission d'éclaircir la question de la responsabilité.
Sa mission est d'élaborer des pistes pour qu'une telle fraude ne se produise plus:
"Nous veillerons, avec les questions que nous posons et avec ces pièces du puzzle que nous devrons ensuite assembler en un tout, à pouvoir tirer d'autres conclusions si nécessaire, afin que, comme je l'ai dit, un tel scandale ne se reproduise plus. Vous dites que nous ne pouvons pas apporter de réponses à toutes les questions. Mais c'est tout à fait normal. Il y a une enquête judiciaire en cours (..)".
Des contrôles financiers "pas les meilleurs" chez Caritas
Il est normal que toutes les questions n'obtiennent pas une réponse en commission, mais l'enquête est en cours. Charel Weiler espère cependant qu'au final, des conclusions pourront être fournies. Ce qui est cependant ressorti clairement des séances, c'est que chez Caritas, les contrôles financiers n'étaient "pas les meilleurs".
Ce qui est aussi évident pour l'élu CSV, c'est que l'organisation Caritas ne pouvait pas être maintenue en tant que telle. En revanche, ce qui n'est pas encore clair, c'est si la reprise de Caritas par HUT (Hëllef um Terrain) était un transfert d’entreprise ou pas. Un transfert d'entreprise garantit notamment que les salariés peuvent conserver leurs avantages et leur ancienneté. C'est la justice qui devra trancher la question.
La Commission entendra bientôt les représentants de Caritas. Charel Weiler ignore pour l'instant qui viendra devant la Commission spéciale et si des membres de la direction seront aussi présents. Depuis que l'affaire a éclaté, ils sont en arrêt maladie. Quant au directeur, Marc Crochet, il a récemment démissionné.
Crédibilité de la Commission spéciale: “Farce n'est pas le terme correct”
Charel Weiler est déjà le troisième président de la Commission spéciale Caritas depuis la mise en place de cette dernière. Ces deux prédécesseurs ont démissionné pour cause de conflit d'intérêts. Cette succession de démissions a suscité des critiques, certains indiquant que cela remet en question la crédibilité de la Commission. C'est un fait que ce n'est pas l'idéal, selon Charel Weiler, qui souligne cependant que "farce n'est pas le terme correct."
"Maintenant, en tant que président, je remarque cependant que la volonté est là, chez nous tous, tant la majorité que l'opposition, de suivre une voie commune pour ensuite aussi trouver des solutions. Je vois que de nombreuses questions sont posées. Nous ne sommes pas toujours très contents lorsque nous n'obtenons pas une réponse à chaque question. Mais je vois l'engagement de tous les membres de la Commission pour avancer".
La Commission spéciale présentera ses conclusions en avril.