Le premier rendez-vous entre l'Association des médecins et médecins-dentistes et la Caisse nationale de Santé pour négocier une nouvelle convention est fixé au 17 décembre.

Cependant, le même jour se tient aussi l’assemblée générale de l’AMMD. Il pourrait s’agir d’un malentendu, déclare le président de l’AMMD, le Docteur Chris Roller, dans une interview accordée à RTL. “Mais quand la ministre dit dans une interview à un journal vendredi matin qu’elle verra bien qui viendra ce jour-là, je trouve cela un peu plus étrange.

On pourrait déjà penser qu’il y a là un jeu politique pour diviser les médecins, avertit le Docteur Roller. “Et c'est inacceptable pour nous !

Concurrence à la table des négociations ? 

Selon lui, d’autres représentants des médecins que ceux de l’AMMD, pourraient également s’asseoir à la table des négociations avec la Caisse nationale de Santé le 17 décembre. Comme on peut le lire dans un article du Land daté du 21/11, le Syndicat des Médecins Salariés Hospitaliers (MSH) souhaite, lors d’une assemblée générale extraordinaire le 1er décembre, réformer ses statuts afin de ne plus représenter uniquement les médecins salariés des hôpitaux, mais de s’ouvrir à tous les médecins exerçant une activité hospitalière.

Ce qui est bien sûr leur droit. Nous sommes en démocratie, chacun a la liberté d’association. Mais la question est de savoir s’ils voudront également participer aux négociations de la future convention”, explique le président de l’AMMD.

Si des modifications sont apportées aux statuts, le syndicat MSH pourrait devenir un point de ralliement pour plus de 1.000 médecins du secteur hospitalier… et concurrencer l’AMMD, qui compte plus de 1.000 membres, en tant que syndicat représentatif.

Les conseils médicaux des quatre grands hôpitaux et de quatre autres structures hospitalières avaient déjà exprimé récemment leurs inquiétudes concernant les revendications de l’AMMD en vue d’une nouvelle convention.

"Selon la législation, c’est l’association la plus représentative qui figure dans le Code de la Sécurité sociale. Que fera la CNS maintenant ? Je ne sais pas si désormais tout le monde pourra s’y rendre ou comment ils interprètent cela. Ce sera à voir."

À une demande écrite de l’AMMD visant à reporter la date du premier rendez-vous pour négocier la convention, la CNS répond que ce n’est pas possible et se réfère à un article du Code de la Sécurité sociale.

L'échange avec les Conseils médicaux a bien eu lieu

Il n’y a pas de véritable dialogue entre les Conseils médicaux des hôpitaux et l’AMMD, avait regretté le Docteur Cyril Thix, président du Conseil médical des Hôpitaux Robert Schuman, dans une interview à RTL le 17 novembre.

Le président de l’AMMD, de son côté, souligne que l'association a rencontré les Conseils médicaux, c’est-à-dire les représentants des médecins hospitaliers, fin octobre lors d’une réunion relativement longue, où toutes les questions ont pu être posées. "Et nous leur avons également fourni les réponses." Ensuite, il y a même eu des retours positifs de la part de certains représentants. "C’est pourquoi je trouve un peu dommage qu’on affirme qu’il n’y a pas de communication." Les revendications de l’AMMD en vue d’une nouvelle convention ont également été discutées avec les Conseils médicaux.

L'AMMD salue le fait qu'il y ait "enfin" une ouverture

Des petites interventions pouvant être réalisées dans les antennes hospitalières devraient, plus tard, pouvoir être réalisées aussi dans les cabinets privés. C’est ce qu’a laissé entendre la ministre de la Santé, Martine Deprez, jeudi dernier à la Chambre. Elle souhaite établir un catalogue ad hoc d’ici l’année prochaine. Le financement de ces interventions devra être identique à celui des hôpitaux. Le patient ne devrait pas payer davantage qu'à l’hôpital.

Des déclarations urgentes et nécessaires de la part de la ministre CSV, qui semble enfin bouger sous la pression interne et externe, estime le Docteur Roller. "Nous saluons le fait qu’une ouverture arrive enfin. Et nous ne demandons rien d’impossible. Nous demandons ce que les responsables politiques ont promis pendant la campagne électorale et dans l’accord de coalition."

Si le personnel doit être rémunéré comme à l’hôpital, il faudra également discuter du fait que les frais réels des médecins dans le secteur ambulatoire doivent être cofinancés. Il est question ici des coûts relatifs au personnel, des frais de location et de matériel. "Et il sera malgré tout vrai que de nombreux actes pourront être réalisés pour beaucoup moins cher dans de petits cabinets que dans un grand hôpital anonyme."

Ces médecins resteront cependant liés aux hôpitaux, car certaines activités ne peuvent être effectuées que dans les hôpitaux, souligne le président de l’AMMD.

"Organiser la médecine autrement dans l'intérêt du patient"

Les délais d’attente doivent être réduits. Sortir la "médecine de confort" des hôpitaux. Il s’agit de petits actes sans grands risques, pour lesquels les patients doivent aujourd’hui parfois attendre très longtemps, "beaucoup plus longtemps qu’à l’étranger. Nous devons pouvoir les réaliser en ambulatoire chez les médecins, dans les cabinets."

Il n'est pas non plus acceptable qu’un hôpital se finance uniquement grâce à la "médecine de confort". La médecine hospitalière est la médecine, comme son nom l’indique, qui doit être pratiquée à l’hôpital, estime le représentant de l’AMMD, citant notamment la réanimation, les accidents, l’AVC ou l’infarctus. "Ce sont toutes des choses qui doivent continuer à être faites à l’hôpital. Et, par contre, elles doivent être correctement rémunérées et revalorisées, afin que ce ne soient pas les petits actes qui cofinancent le reste."

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