Tels sont les propos tenus par la ministre de la Santé et de la Sécurité sociale, Martine Deprez, jeudi à la Chambre des députés.
"Notre système de santé repose sur le principe que chaque citoyen bénéficie d’un accès égal à des soins médicaux de haute qualité, et cela doit rester ainsi !", a indiqué la ministre de la Santé, dans sa réponse à une question élargie de la députée libérale Carole Hartmann concernant l’extension de l’offre médicale en milieu extrahospitalier.
Il est extrêmement important de maintenir une tarification uniforme, a ajouté la ministre CSV, et celle-ci doit continuer à être gérée dans le cadre d’un système conventionné en collaboration avec les partenaires sociaux.
Pour réduire les délais d’attente des patients, plusieurs changements sont prévus. Martine Deprez espèrent qu’ils seront votés à la Chambre avant la fin de l’année. Ces mesures permettront, par exemple, de réaliser des interventions moins complexes en dermatologie ou en ophtalmologie en dehors des hôpitaux.
La loi sur les hôpitaux sera également modifiée début 2026. Les médecins pourront ainsi demander à exercer des activités en-dehors de l'hôpital, mais dans les mêmes conditions et avec le même financement que ceux actuellement en vigueur dans les hôpitaux. Pour le patient, tout continuera d'être pris en charge par la Caisse nationale de Santé, a assuré la ministre de la Santé, soulignant que cela n'affaiblira pas les hôpitaux, mais réduira les délais d'attente pour les patients.
L'association de défense des patients dénonce aussi le déconventionnement
Ce jeudi, l'ASBL Patiente Vertriedung, qui représente et défend les droits des patients, a aussi mis en garde dans un communiqué contre les conséquences de la rupture de convention entre l'AMMD, l'Association des médecins et médecins dentistes, et la Caisse nationale de Santé, évoquant une "évolution dangereuse".
Le fait que l’Association des médecins et médecins-dentistes (AMMD) ait dénoncé la convention avec la CNS constitue "une évolution dangereuse" et ouvre la porte à la fixation par les médecins eux-mêmes de leurs honoraires, sans cadre réglementaire et sans garantie pour le patient d’obtenir un remboursement, indique jeudi, l'association dans un communiqué. Dans un tel modèle, les patients qui ont les moyens financiers ont de meilleures chances d’obtenir un traitement. Les autres non, ce qui marque "le début d’une médecine à deux vitesses, un système injuste où l’argent détermine la rapidité et la qualité de la prise en charge médicale", explique la Patiente Vertriedung.
Il s'agirait d'un recul considérable pour les droits des patients au Luxembourg, estime l’ASBL. Pour cette dernière, "le conventionnement n'est pas seulement une question de fixation des prix, mais aussi une question de solidarité, une sorte de contrat de confiance entre le médecin, le patient et le système de santé".