La Chambre des salariés a présenté jeudi son Avis sur le projet de budget 2026. Elle estime que le gouvernement devrait agir davantage contre la pauvreté et juge les dépenses de défense excessives.

Le gouvernement est en train de manquer une opportunité politique: telle est la conclusion à laquelle parvient la Chambre des salariés dans son avis sur le projet de budget pour 2026 et sur le programme budgétaire jusqu’en 2029. La Chambre des salariés critique particulièrement l’explosion des dépenses pour la défense, alors que celles pour le logement stagnent et celles pour la transition écologique reculent. Pour les représentants des salariés, c'est incompréhensible.

Les messages alarmistes sur les finances publiques ne seraient pas justifiés selon la Chambre des salariés. Même si la croissance économique et l’emploi restent fragiles, le Luxembourg sera l’an prochain le meilleur élève de l’Union européenne en matière de dette publique. En revanche, le Grand-Duché est un mauvais élève en matière de pauvreté, qu’il s’agisse de la pauvreté infantile et juvénile ou des travailleurs pauvres. La présidente de la Chambre des salariés, Nora Back, a regretté l’absence d’annonces claires, alors que cela devrait être une ambition du gouvernement.
 
Le directeur de la Chambre des salariés, Sylvain Hoffmann, s’est au moins félicité de la hausse du crédit d’impôt destiné à compenser la taxe CO2. Cependant, il a souligné que le seuil pour bénéficier de ce crédit devrait être relevé, car, en raison de l’évolution des salaires, de moins en moins de contribuables y ont droit. La Chambre des salariés réclame également une plus grande justice fiscale en imposant davantage, voire enfin, les revenus du capital et la fortune.

Selon les représentants des salariés, le ralentissement de l’emploi serait imputable aux entreprises, qui investissent moins. Dès lors, il est plutôt positif que l’État continue à embaucher. Des critiques ont aussi été formulées concernant la multiplication des CDD, des contrats de travail à durée déterminée.
 
À la question de savoir si le Luxembourg finance la justice nationale par l’injustice internationale grâce à sa place financière, seul le vice-président de la Chambre des salariés, Jean-Claude Reding, a répondu :
"Ce serait le cas même si ce n’était pas au Luxembourg. C’est le système du capitalisme en général. Il faut alors remettre ce système en question."

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