Depuis mars, une troisième voie est réservée au covoiturage sur l'A3. Mais les conducteurs respectent-ils les règles ? Comment cette voie est-elle surveillée ? Et la circulation s'est-elle réellement améliorée ? Une équipe de RTL a enquêté.
C'est l'autoroute la plus fréquentée du Luxembourg. Aux heures de pointe, jusqu'à 4.000 véhicules par heure circulent sur l'A3. Suite à l'élargissement de l'autoroute à 2x3 voies, la voie de gauche est réservée au covoiturage depuis mars 2025.
Le Luxembourg s'est inspiré d'initiatives similaires mises en place dans d'autres pays et vise à promouvoir une conduite plus durable. Seuls les bus et les véhicules transportant au moins deux passagers sont autorisés à emprunter la voie de covoiturage.
Deux radars viennent d'ailleurs d'être installés sur la nouvelle portion élargie. Après une phase test annoncée au printemps 2026 par le directeur des Ponts et Chaussées, ils flasheront les tricheurs.
RTL a mené l'enquête et observé combien de personnes circulent seules à bord de leur véhicule, sur la voie de covoiturage. Bien qu’il y ait eu moins de trafic en raison des vacances scolaires en France, nous avons observé plusieurs conducteurs qui ont simplement ignoré les nouvelles règles. Un conducteur a même changé de voie lorsqu’il s’est rendu compte qu’il était filmé! Il semble que les règles en vigueur sur cette voie de covoiturage ne soient pas respectées.
"On a toujours du travail sur l'A3"
Une semaine après les prises de vue, RTL a suivi une patrouille de la police de la route. Nous avons accompagné deux agents, Guillaume Bettinger et Pedro Serra, lors de leur patrouille quotidienne, qui commence sur l’A3.
Il n’a fallu que quelques minutes pour que deux conducteurs soient surpris alors qu’ils circulaient seuls sur la voie de covoiturage. Pedro Serra leur fait signe de suivre la voiture de police afin qu’ils puissent s’arrêter à un endroit sûr. Chaque conducteur s'est vu infliger une amende de 74 euros. Mais aucun point n’est retiré sur leur permis de conduire.
Une autre conductrice est prise en flagrant délit sur la voie de covoiturage mais elle n’est pas d’accord avec l’avertissement taxé. "D'abord elle a dit qu'elle avait pris la voie pour 10 mètres seulement. Mais je lui ai expliqué: Madame que vous l'empruntiez pour 1 mètre ou les 4 kilomètres, qu'importe, vous êtes en infraction", rapporte Guillaume Bettinger.
Ce qui fait dire à son binôme: "Vous voyez on constate toujours des infractions sur la voie de covoiturage. Et même les nouveaux radars récemment installés ne dissuadent pas les automobilistes". Avant de conclure: "On a toujours du travail sur l'A3."
110 conducteurs déjà verbalisés
En une heure environ sur l’A3, la police a dû infliger quatre avertissements taxés. Jusqu’à présent, environ 110 conducteurs ont été sanctionnés pour usage abusif de la voie.
Les radars n’étant pas encore en service, la surveillance sur l’A3 est actuellement effectuée uniquement par des patrouilles de police. Il est donc impossible de savoir à quelle fréquence ces contrôles sont menés. Mais le
directeur de l'Unité de la police de la route, Laurent Lentz, assure que des patrouillent sillonnent "tous les jours sur l'A3" et effectuent "des contrôles quasi quotidiens".
Roland Fox, directeur des Ponts et Chaussées a expliqué qu'il sera essayé de débuter la phase test de la surveillance par les radars de covoiturage "au printemps 2026". Concrètement plusieurs photos sont prises sous différents angles puis analysées. Cela permet au système de distinguer entre humains, animaux et poupées. Si un enfant se trouve sur la banquette arrière, le système le détecte également d'après le ministère.
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