"Fernand Kartheiser parle aussi avec les Ukrainiens", insiste Michel Lemaire

Fernand Kartheiser ne parle pas seulement avec des Russes, mais aussi avec des Ukrainiens. C’est ce qu’a déclaré son collègue de parti, le nouveau député ADR Michel Lemaire, lundi matin sur RTL. Il a défendu les voyages de l'eurodéputé en Russie, mais aussi celui du député ADR Tom Weidig en Ukraine. Il n’y voit "aucune contradiction".

"Lors d’une conversation personnelle avec Fernand Kartheiser, nous sommes tombés d’accord sur le fait que c’était une bonne initiative de la part de Tom d’aller en Ukraine, et je tiens à souligner que Fernand ne parle pas seulement avec les Russes et mène des discussions très inconfortables avec eux, où il défend la protection des minorités. Mais Fernand parle aussi avec les Ukrainiens ; il y a également des délégations ukrainiennes qui se rendent au Parlement européen, et Fernand cherche le dialogue avec les deux parties."
 
L’ancien député ADR Roby Mehlen a cependant définitivement quitté le parti en raison des actions de Fernand Kartheiser. Il reproche au député européen ADR de chercher à récolter des voix là où la propagande russe a trouvé un terrain favorable. Michel Lemaire ne partage pas cet avis. “Je reste en très bons termes avec Roby”, a toutefois déclaré le nouveau député ADR. À ses yeux, “c’est son droit de quitter le parti”.

La crainte de "sanctions draconiennes" avec le Digital Services Act 

La liberté d’expression est également l’une des priorités que le député ADR s’est fixées. Il estime qu’elle est déjà menacée, notamment par le Digital Services Act européen, qui prévoit des “sanctions draconiennes” contre les fausses informations, mais aussi par les “trusted flaggers”, des instances qui, selon lui, sont proches des gouvernements et décident quel contenu reste en ligne et lequel est supprimé. Il reconnaît qu’il existe des informations clairement fausses, comme “1 plus 1 font 3”, mais d’autres choses ne sont pas certaines, comme par exemple l’origine du Covid.

Michel Lemaire est toutefois d’accord pour dire que le Digital Services Act présente des aspects positifs, comme la lutte contre la pédocriminalité. Il est également d'accord avec le fait que la Russie et d’autres États ne doivent pas pouvoir s’immiscer dans les démocraties européennes. Selon lui, la politique ne doit pas éduquer les gens et l’ADR ne discrimine l’opinion de personne.

“Narcissisme” en politique 

Michel Lemaire, qui a succédé à Jeff Engelen, affirme qu’il ne voudra jamais agir par opportunisme. Il a exprimé son “sentiment” que certaines personnes choisissent un parti comme on choisit “une paire de chaussettes”, "non par conviction, mais par volonté de progresser personnellement". Il voit même du “narcissisme” en politique. Quand il a rejoint l’ADR en 2015-2016, le parti n’était pas en bonne posture. "Nous avions trois députés, une situation financière tendue et je me suis engagé par conviction, parce que je me retrouvais dans ces positions."

Des déficits structurels dans le Nord 

"Lemaire ne sera jamais 'le maire'", a déclaré Michel Lemaire, qui a repris notre jeu de mots. Il se dit très satisfait en tant que conseiller communal à Clervaux, mais pour être bourgmestre, il faut avoir un autre profil et cela ne lui “dit rien”.

A la Chambre des députés, il veut cependant défendre sa circonscription. Le Nord présente des “déficits” en matière d’infrastructures, qu'il s'agisse de mobilité ou encore d'accès aux soins de santé. Ces problèmes ne sont pas seulement financiers, mais aussi structurels. Plus de personnel aussi ? “Oui oui, oui oui”, répond Michel Lemaire, qui s’est prononcé en faveur d’un hôpital universitaire pour proposer un cursus complet d'études médicales et davantage d’aide pour les médecins souhaitant ouvrir un cabinet.