“Le premier objectif est de rapprocher le parlement des citoyens, le rendre plus proche, plus accessible”, a posé Claude Wiseler, président de la Chambre, ce lundi lors de la réception de Nouvel, en présence du Premier ministre Luc Frieden, au pouvoir depuis un peu plu d’un an, des députés, des employés de la maison, de représentants de très nombreuses institutions et de la presse.
Pour atteindre son but, la Chambre des députés, continuera ses efforts vers davantage de transparence en 2025 et de se réorganiser de l’intérieur pour être un outil plus efficace pour les élus du peuple. C’est en substance le message délivré lundi par Claude Wiseler et Laurent Scheeck, secrétaire général de l’administration parlementaire qui compte aujourd’hui compte 168 employés répartis sur 17 services.
Partant du constat que le travail parlementaire a “énormément augmenté en quantité et en technicité au cours des dernières années et qu’il était très difficile de le suivre”, comme le reconnaît Claude Wiseler, une importante initiative vers plus de transparence a marqué l’année 2024. Depuis avril, les réunions de cinq commissions parlementaires sont retransmises en direct et en VOD. Et en séance plénière, le temps de parole a été écourté pour que les citoyens puissent mieux suivre les débats.
“Actuellement, une centaine de projets sont dans le pipeline” pour améliorer l’efficacité de l’outil “Chambre”, assure Claude Wiseler. Le travail vient d’être réorganisé et depuis ce 1er janvier 2025, “chaque commission parlementaire a une plage fixe par semaine”. Ce qui évite les chevauchements de planning avec les séances plénières et permet aux parlementaires, comme aux ministres, d’organiser leur agenda à plus long terme.
Changement de taille, désormais dans le planning parlementaire, il y aura “des semaines réservées pour les réunions en commissions et d’autres pour les séances plénières qui auront alors lieu les matins et les après-midis. Toujours les mardis à partir de 14h, les mercredis et jeudis, le matin et l’après-midi, sur le modèle du Parlement européen”, résume le président de la Chambre.
À compter de 2025, la comptabilité de la Chambre sera contrôlée par la Cour des comptes. Ce sera également le cas pour le contrôle de la comptabilité des partis politiques dès 2026.
“La démocratie au Luxembourg, comme en Europe d’ailleurs, est sous pression”, sait bien Claude Wiseler. Le président de la Chambre rappelle que la démocratie est “une valeur fondamentale avec le respect des droits de l’Homme, le respect de l’État de droit, la séparation des pouvoirs et je crois qu’il vaut la peine de la défendre le plus possible. Le parlement a une responsabilité dans la défense de la démocratie”.
Il voudrait que tous les députés s’en rendent compte et qu’ils aient un comportement “exemplaire”. Mais aussi que le débat politique contradictoire ait lieu au sein du parlement: “Il vaut mieux discuter et se disputer au parlement plutôt qu’avoir des manifestations dans la rue. La démocratie doit être vivante”, aux yeux de Claude Wiseler.
Le président n’a pas caché son inquiétude face à la perception de la démocratie chez les plus jeunes. La nouvelle étude Polindex réalisée par la Chaire de recherche en études parlementaires de l’Université du Luxembourg et l’institut de sondage ILRES et qui sera publiée dans les semaines à venir, pose les questions sur l’acceptation de la démocratie, l’intérêt envers les démocraties et spécialement des jeunes. “65% des jeunes répondent que la démocratie est encore la meilleure forme de gouvernement. Restent 35% qui disent soit non, soit qui ne savent pas. 65% ça me pose un problème. Je suis toujours inquiet lorsque la démocratie n’est plus une évidence ou lorsqu’on ne sait pas. Ça m’inquiète et il “faudra en parler”.
La manière de préserver la démocratie, mais bien évidemment aussi la réforme des retraites et le logement seront les grandes thématiques en discussion à la Chambre au cours des six prochains mois.
“Ma préoccupation est de rassembler” et d’”aller dans le même sens” pour “mieux faire fonctionner le parlement à un moment où la démocratie est de plus en plus menacée au niveau européen et international”, explique Laurent Scheeck, secrétaire général de la Chambre.
L’administration parlementaire “joue un rôle pour garantir la stabilité de l’institution parlementaire. Elle a été beaucoup transformée ces dernières années” à travers la création d’un Service légistique pour améliorer la manière dont les lois sont décrites, un nouveau service chargé de l’histoire parlementaire ou encore la Cellule scientifique dotée d’un nouveau chef depuis décembre. Cette dernière produit des notes de recherches scientifiques sur des thématiques comme la mendicité, le Covid-19 ou des questions d’égalité hommes-femmes au sein du parlement. Du matériel qui permet aux députés de bien légiférer et mieux exercer leur contrôle du gouvernement.
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