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La fin de l'année est souvent l'occasion de regarder en arrière, mais dans notre article, initialement publié par nos collègues de RTL.lu, nous nous tournons vers l'avenir afin de voir quels sujets feront l'actualité du Luxembourg en 2025.
La réforme des pensions
Alors qu'une éventuelle réforme des pensions n'a joué qu'un rôle minime, voire nul, lors des dernières élections, le sujet a dominé une grande partie des discussions politiques de cette année.
Après que la ministre de la santé, Martine Deprez, a annoncé que le gouvernement chercherait d'abord à discuter de la question avec divers acteurs du secteur, une plateforme intitulée Schwätz-Mat.lu - qui se traduit par "participez à la conversation" - a été mise en place pour permettre aux citoyens de soumettre des suggestions d'octobre à décembre.
Une limite de 500 signes a toutefois été imposée. Au total, 4.600 personnes ont utilisé le site web et plus de 2.000 suggestions ont été soumises. Parmi celles-ci figuraient des propositions de plafonds de pension élevés, des modèles de régimes complémentaires et des demandes d'unification du système de pension dans les secteurs public et privé.
Le ministre Deprez a l'intention de lire toutes les propositions en janvier et d'entamer ensuite les consultations, bien que l'on ne connaisse pas encore la nature de ces discussions.
Les avis des différents partenaires sociaux sont vraisemblablement partagés. Alors que les syndicats ne voient pas la nécessité d'une réforme majeure, les employeurs ont mis en garde contre l'inquiétant "mur des pensions", plaidant en faveur d'adaptations concernant les années de jeunesse et d'études.
Dialogue social
Le ministre du travail, Georges Mischo, a déjà laissé entendre que les syndicats pourraient perdre leur droit exclusif de négocier des conventions collectives de travail. Un argument en ce sens est que dans de nombreuses délégations du personnel luxembourgeoises, le nombre de représentants non syndiqués a dépassé celui des représentants syndiqués.
Les syndicats ne veulent cependant pas perdre leur droit et ont déjà brandi la menace d'une grève générale. Ils plaident en faveur d'un plus grand nombre de conventions collectives en général, mais affirment que celles-ci doivent être négociées en leur présence, car les délégués neutres ont moins de soutien.
La flexibilité des heures de travail devrait être un autre sujet brûlant en 2025, en particulier à la lumière de l'annonce récente selon laquelle les entreprises pourraient étendre les heures d'ouverture le dimanche, ainsi que doubler les équipes du dimanche de quatre à huit personnes.
Dans ce contexte, les syndicats accusent le gouvernement de se ranger une fois de plus du côté des employeurs, tandis que le gouvernement reproche aux syndicats d'être trop éloignés du vécu des salariés.
Réforme de la loi électorale
Les législateurs de la Chambre des députés sont également confrontés à la tâche ardue d'adopter une réforme de la loi électorale au début de l'année 2025, du moins s'ils veulent respecter le délai fixé par le président de la Chambre, Claude Wiseler.
Initialement, les propositions de réforme de la loi électorale devaient être déposées avant le 1er novembre 2024. Cependant, sur les sept partis représentés à la Chambre, aucun n'a respecté cette date.
La nouvelle date de dépôt est désormais fixée au 1er février 2025. Outre les suggestions des partis politiques, la commission de l'institution parlementaire prendra également en compte les avis des personnes travaillant dans les bureaux de vote.
La question de savoir si la loi électorale actuelle est toujours adaptée aux temps modernes fait l'objet d'un débat depuis un certain temps. Une critique importante est que, dans un pays composé de 47 % d'étrangers, seuls les citoyens luxembourgeois sont autorisés à voter. Cette question a été mise à l'épreuve pour la dernière fois lors d'un référendum en 2015, au cours duquel 78 % des électeurs se sont prononcés contre l'inclusion des électeurs non nationalisés.
L'obligation légale de voter est un autre point de désaccord. Bien qu'elle existe toujours techniquement, le pouvoir judiciaire a cessé de donner suite aux cas de non-respect depuis 1964, la raison officielle étant qu'il s'agirait d'une charge inutile pour les autorités. Une raison potentielle de maintenir l'obligation légale est de sauvegarder les niveaux de participation et de représentation des électeurs.
Enfin, l'organisation du pays en quatre circonscriptions électorales ne cesse d'être critiquée. Diverses études ont montré que les principaux partis en bénéficient, ce qui explique leur manque d'intérêt pour la modifier. On ne sait donc pas comment et si la loi électorale sera modifiée.
Fusion de la Nordstad
Le 23 mars 2025, les citoyens de Bettendorf se rendront aux urnes pour un référendum sur la poursuite des négociations de fusion avec les villes voisines de Diekirch, Erpeldange-sur-Sûre, Ettelbruck et Schieren pour former la commune de Nordstad. La fusion municipale elle-même devrait être mise à l'épreuve lors d'un référendum en 2027.
Bien que l'initiative citoyenne à l'origine du référendum ait recueilli bien plus que les signatures nécessaires, le référendum n'a encore qu'un statut consultatif, ce qui signifie que le conseil local n'est pas obligé d'adhérer au résultat.
Selon certaines sources, il faudrait que les citoyens votent massivement en faveur de la poursuite des négociations pour que les sept conseillers sur onze qui ont voté contre changent d'avis. En outre, on ne sait pas si les quatre autres communes ont toujours l'intention de négocier avec Bettendorf.
Des cas similaires de conseils communaux allant à l'encontre de la volonté des électeurs se sont toutefois déjà produits par le passé. À Weiswampach, par exemple, les électeurs s'étaient explicitement prononcés contre la construction d'un hôtel près du lac. L'hôtel devrait ouvrir ses portes en 2025.