
La fondation Idea, le laboratoire d'idées de la Chambre de Commerce, fête cette semaine son 10e anniversaire. A cette occasion, son président, Michel Wurth, était l'invité de la rédaction de RTL jeudi matin.
Selon son président, si à 10 ans, Idea est toujours "un enfant", c'est déjà "un succès": tous les partis politiques et le gouvernement écoutent la fondation. Ainsi Idea est le seul laboratoire d'idées à avoir été invité au débat sur les retraites par la ministre de la Sécurité sociale, Martine Deprez, et, avec des spécialistes, elle apportera également des idées dans les discussions.
A propos des retraites, l'ex-président de l'Union des entreprises luxembourgeoises (UEL) et de la Chambre de Commerce résume ainsi son point de vue: l'espérance de vie augmente ainsi que la proportion de personnes qui partent à la retraite par rapport aux personnes qui travaillent. Dans ce cas, les cotisations augmenteront, ce qui signifie que les salariés et les entreprises devront payer plus et recevront moins. Selon lui, avec un système compliqué, on ne peut pas simplement dire: “il n’y a qu’à...”
Idea, une fondation libre et indépendante
Michel Wurth a également expliqué qu'Idea n'était pas dirigée par le patronat. Les entreprises ont déjà l’Union luxembourgeoise des entreprises, la Chambre de Commerce, la Chambre des Métiers ainsi que d'autres organisations qui représentent leurs intérêts. "Avec Idea, nous voulions sortir de cela", selon Michel Wurth. Son indépendance est garantie par un conseil scientifique. Idea ne produit pas d'idées elle-même, mais tous ceux qui "contribuent" à Idea, peuvent "s'exprimer librement".
Idea a notamment recommandé un impôt foncier plus élevé. Cela passerait-il aussi si Idea recommandait un impôt sur la fortune pour les particuliers ?Michel Wurth a déclaré qu'il n'est pas exclu que quelqu'un qui écrit pour Idea, propose cela, mais ce serait ensuite l'objet d'une discussion et d'après lui, "probablement" qu'ils seraient nombreux à dire que c'est une "mauvaise idée", car cela ne correspond pas au "modèle économique luxembourgeois".
Une situation "dramatique" pour l'industrie
Michel Wurth est également membre du conseil d'administration d'Arcelor Mittal. La situation est "dramatique" pour l'industrie en Europe, particulièrement pour les entreprises énergivores. Si on veut continuer à "décarboner" et à "être précurseur", il faut aussi investir, et avec les prix actuels de l'électricité, la facture ne tombe pas juste.
Idéalement, les responsables politiques européens devraient trouver des moyens pour que l’électricité en Europe ne soit plus "2, 3, 4 fois" plus chère qu’au Moyen-Orient ou en Amérique. En outre, il y a le problème qu’il n’existe pas de système mondial uniforme pour réduire les émissions de CO2. En Europe, il faut payer, alors que c'est "gratuit" en Chine et aux Etats-Unis, selon Michel Wurth. Pour lui, l'acier européen reste certes le meilleur, mais il est “sensiblement” plus cher.
En ce qui concerne Arcelor Mittal au Luxembourg, nous sommes "dans un bon trip", selon Michel Wurth. L'entreprise étant déjà passé du charbon à l'électricité dans les années 90, elle est désormais spécialiste et compétitive. Les investissements vont se poursuivre dans le sens d'une réduction de la consommation énergétique.