La présidente de l'association "D'Stëmm vun den Iweerliewenden", Ana Pinto, a partagé lundi des chiffres alarmants sur les violences subies par les femmes au Luxembourg.

"Au Luxembourg, 81.000 personnes, soit près d'une femme sur cinq, a été touchée par des actes de violence physique, sexuelle ou psychologique au moins une fois au cours des douze derniers mois", a déclaré lundi la présidente de l'association "D'Stëmm vun den Iwwerliewenden", Ana Pinto.

Des chiffres alarmants partagés lors d'une table ronde organisée au Cercle où des propositions ont été faites afin de mettre un projet de loi sur pied. Cela dans le but de combattre les violences faites aux femmes. Ana Pinto est revenue sur les statistiques d'Unicef pour illustrer l'ampleur du problème.

"Ces chiffres révèlent que plus de 370 millions de filles et de femmes qui ont subi des viols ou d' agressions sexuelles durant leur enfance ou adolescence, soit une sur huit. Une femme sur cinq a été victime de violences sexuelles sans contact physique, comme par exemple des agressions en ligne ou verbales, ce qui équivaut à 650 millions de femmes." 

Et les statistiques luxembourgeoises n'ont pas de quoi rassurer. Une femme sur cinq aurait été victime de violences physiques, sexuelles ou psychologiques lors des 12 derniers mois. Elles inquiètent d'autant plus que l'on sait qu'une grande majorité des victimes ne porte pas plainte et ne demandent pas d'aide. 

"La grande majorité des victimes, 78 %, ne s 'est pas adressée ni à la police, ni aux médecins, ni à des psychologues, ni à des assistants sociaux ou autres professionnels", a-t-elle déclaré en se reposant sur les statistiques du Statec. La raison étant, le plus souvent, la peur d'être montrée du doigt.

Une peur justifiée d'après Ana Pinto qui fustige le manque d'empathie et de formation des personnes qui prennent le plus souvent en charge les victimes. Un autre problème souligné par la vice-présidente de l'association, Marie-Laure Roland, est celui des condamnations.

"On estime que seulement une victime de viol sur dix porte plainte. Une plainte sur dix débouche sur une condamnation. Donc en clair, 99 % des viols restent impunis", a-t-elle déploré. C'est dans ce contexte que l'association a décidé de déterminer des pistes concrètes pour faire changer les choses, particulièrement au niveau pénal.