
La crise immobilière frappe durement dans la Grande Région. Mais la Belgique, le Luxembourg et la France en souffrent tout particulièrement, tandis que l'Allemagne s'en tire mieux.
Accéder à la propriété au Luxembourg : pour beaucoup de résidents, ce projet n'est plus qu'un lointain rêve, tant les prix sont devenus rédhibitoires.
Une crise du logement qui ne frappe pas qu'au Grand-Duché. L'Observatoire de l'habitat vient de publier sa 40e note comparant le coût du logement au Luxembourg avec celui de ses voisins européens (la France, la Belgique et l'Allemagne).
On apprend ainsi, par exemple, qu'au Luxembourg, en 2022, les ménages luxembourgeois dépensent en moyenne entre 32,5 et 35% de leurs revenus pour leur logement. Et, malgré une hausse générale du niveau de vie, ce taux d’efforta augmenté de manière significative depuis 2012, aussi bien pour les propriétaires que les locataires.
Les ménages locataires français et belges, avec des niveaux de vie deux fois inférieurs comparé au Luxembourg, subissent également une forte pression sur le coût du logement, avec un taux d’effort atteignant 37,5 % en Belgique et 32,8 % en France. En Allemagne, la situation est plus stable grâce à des politiques de régulation strictes du marché locatif: le taux d’effort des ménages a même diminué au cours de la dernière décennie, et se situe à 27,4 % pour les locataires en 2022.
Déficit de logements abordables au Luxembourg : une faute politique ?
Si les raisons de ces différences sont multiples, l'Observatoire de l'habitat rappelle néanmoins que les politiques de logement appliquées par ces pays ont un rôle central.
Le Luxembourg et la Belgique ont historiquement adopté des politiques centrées sur le soutien à l’accession à la propriété privée. En conséquence, le déficit de logements abordables persiste dans ces deux pays, particulièrement pour les ménages à faible revenus.
En France, les politiques de logement ont évolué vers un soutien aux aides à la personne et à la production de logement intermédiaires, au détriment des logements sociaux à bas loyer qui ont marqué sa politique d’après-guerre. En Allemagne, la régulation du marché locatif et les incitants à la construction de logements abordables ont permis de maintenir une relative stabilité des coûts du logement.
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